La coalition nationale des associations et ONG en faveur de l’enfant (CONAFE) a tenu une rencontre de partage sur les observations finales des comités de suivi des droits de l’enfant avec les organisations de la société civile. L’objectif est de mettre à niveau les acteurs de la société civile intervenant dans le secteur de l’enfance sur les processus de soumission et d’examen des rapports produits par les Etats.
Le suivi de la mise en œuvre des observations finales des comités des droits des enfants par l’Etat et ses démembrements nécessitent l’implication de toutes les parties prenantes notamment les organisations de la société civile y compris les groupes d’enfants en raison du rôle qu’elles jouent dans le plaidoyer auprès des pouvoirs publics, des mécanismes de traité et dans la sensibilisation au niveau communautaire. Pour y arriver, la Coalition Nationale des Associations et ONG en faveur de l’Enfant (CONAFE SN), en partenariat avec UNICEF, développe un « programme de suivi des Conventions et de plaidoyer pour les droits de l’Enfant (PSCP-DE) afin d’apporter sa contribution à ce processus.
Dans ce sens, une série de rencontres de partage des observations finales des comités en direction des organisations de la société civile a été engagée et déroulée dans certaines régions. Selon la secrétaire exécutive de la CONAFE, Justine Laison, cette rencontre entre dans le cadre du partage des observations finales des comités de suivi des droits de l’enfant et des droits humains après les étapes de Saint-Louis, Tambacounda, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor. « L’idée est de pouvoir nous approprier des observations finales adressées à l’État du Sénégal et de voir dans quelle mesure, nous pouvons agir », dit-il.
Et de poursuivre : » L’objectif est que l’État puisse, dans le cadre de ses missions, prenne en compte les droits de l’enfant dans les politiques et programmes ». A l’en croire, des recommandations ont été adressées à l’État, au comité des droits de l’enfant, le comité africain des experts et le conseil des droits de l’homme. « Ces observations doivent être intégrées dans nos plans d’action », fait-il savoir. Elle reconnaît toutefois que la problématique des enfants de la rue reste une réalité. » Nous n’allons pas baisser les bras parce que c’est quand même aussi une problématique très sensible, qui intègre aussi nos valeurs, mais ne se justifie pas », estime-t-elle.
Pour le représentant du ministère de la famille et des Solidarités, Malick Cissé, cette rencontre est d’une importance capitale dans le comité de rencontre et la promotion et la protection des droits de l’enfant au Sénégal. » En effet, après la présentation des rapports périodiques sur la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant en novembre 2023, sur la CDE et sur l’EPI en janvier 2024, les acteurs de suivi ont émis des observations finales invitant le Sénégal à rebriser les portes en matière de protection des enfants et de promotion de leurs droits », dit-il.
Et d’ajouter: » Nous saluons l’engagement constant des organisations de la société civile et notamment de la CONAFE qui joue un rôle essentiel et incontournable dans l’accompagnement des autorités publiques pour garantir un environnement protecteur et rémunérant à chaque enfant ». De son avis, les observations finales formulées par les comités de suivi des droits de l’enfant constituent une précieuse boussole qui leur guide vers des actions concrètes et ciblées. » Elles mettent en lumière les progrès accomplis mais aussi les domaines nécessitant des améliorations urgentes. Il nous appartient donc ensemble de les analyser, les intégrer dans nos stratégies nationales et de renforcer les synergies entre les différents acteurs impliqués dans la protection de l’enfant », estime-t-il. Il reste convaincu que l’engagement de l’État seul ne suffit pas. « La mobilisation des organisations de la société civile, des partenaires techniques et financiers, des communautés et des familles est indispensable pour garantir l’application effective des recommandations issues de ces observations finales », laisse-t-il entendre. Ce qui lui fait dire que cette rencontre doit être une opportunité pour renforcer leur collaboration et définir des stratégies concertées et efficaces.
NGOYA NDIAYE