Va-t-il sévir ou pas ? L’impunité, va-t-elle se poursuivre contre ses proches ? Ceux qui sont épinglés dans le dernier rapport de la Cour des comptes portant notamment sur la gestion des fonds Covid-19 vont-ils répondre devant la Justice ? Autant de questions qui taraudent l’esprit de beaucoup de Sénégalais après avoir pris connaissance du contenu de ce méticuleux travail qui met à nu un scandale sans précédent. Non pas parce que c’est la première fois que des gens sont épinglés dans un rapport.
Loin s’en faut. Mais parce que le contexte de la Covid-19, la manière dont les fonds ont été réunis, les destinataires qui étaient confinés dans une extrême pauvreté, l’absence de compassion et d’esprit républicain des prédateurs appellent des mesures urgentes de sanctions tant du point de vue administratif que judiciaire. Les Sénégalais sont d’autant plus choqués que le riz a enregistré des surfacturations de presque 3 milliards, des sociétés de transport de touristes ont été chargées de matériels médicaux, etc. Or, depuis qu’il est arrivé au pouvoir, jamais Macky n’a fait épingler un de ses proches dans le cadre de la malversation financière.
Certains ont même eu des promotions après avoir été épinglés dans le cadre de rapports transmis au Procureur et qui sont restés sans suite. Pour une fois donc, les citoyens sont en droit d’attendre que les mêmes poursuites contre Karim Wade et Khalifa Sall soient enclenchées contre d’autres citoyens quels que soient leurs bords politiques.
En clair, l’impunité doit cesser pour les partisans du régime afin que le sentiment de justice règne chez des populations de plus en plus sceptiques. Il doit en être ainsi pour que les corps de contrôle que la Cour des comptes, l’Ofnac et même la Centif jouent véritablement leur partition dans la lutte contre la prévarication, c’est-à-dire la délinquance à col blanc. Ce rapport est donc un test grandeur nature pour le Président Sall qui, à presque un an de la prochaine présidentielle, doit s’inscrire dans une dynamique de permettre à la Justice de jouer pleinement son rôle. Il y va de la crédibilité de nos institutions.
Assane Samb