Restaurer la confiance des jeunes en leur offrant des perspectives d’épanouissement professionnel et social sur place. C’est ce que préconisent l’Ong ADHA et MIAMSI-SÉNÉGAL qui lancent un appel aux autorités face à ce fléau de la migration irrégulière.
Face à la recrudescence de la migration irrégulière, illustrée par l’interpellation récente de 59 candidats au départ par la Gendarmerie à Mbodiène, l’Ong Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) et le Mouvement International d’Apostolat des Milieux Sociaux Indépendants MIAMSI-SÉNÉGAL ont exprimé leur vive préoccupation.
Dans un communiqué, les deux entités ont indiqué que cette situation met une fois de plus en lumière l’inefficacité des mesures mises en place pour endiguer le phénomène migratoire, qui demeure profondément ancré dans des réalités socio-économiques complexes. « Ce nouvel épisode s’inscrit dans une dynamique alarmante qui a vu, en l’espace d’un week-end, l’arrestation de 433 migrants, parmi lesquels de nombreux ressortissants ouest-africains et plusieurs mineurs. Loin de se limiter à une problématique sécuritaire, la migration irrégulière est avant tout le symptôme d’un malaise plus profond, marqué par le manque d’opportunités économiques, la précarité de l’emploi et l’absence de perspectives viables pour la jeunesse », lit-on dans la note. A les en croire, le nombre croissant de tentatives de départ prouve que les approches adoptées jusqu’ici restent inadaptées ; malgré les efforts déployés et les financements alloués à la lutte contre l’émigration irrégulière. « En effet, l’investissement dans des dispositifs de contrôle renforcés ne saurait constituer une réponse suffisante sans une stratégie globale axée sur la création d’opportunités économiques locales et l’amélioration de l’accès à une formation professionnelle alignée sur les besoins du marché.
Action pour les Droits Humains et l’Amitié et MIAMSI-SÉNÉGAL exhortent les pouvoirs publics, ainsi que les partenaires internationaux, à privilégier une approche plus inclusive et participative, intégrant directement les jeunes et les communautés locales dans l’élaboration des politiques migratoires », selon les deux entités.
Face à l’ampleur du phénomène, les deux organisations de défense des droits humains ADHA et MIAMSI-SENEGAL ont plaidé d’abord « pour une refonte des politiques publiques en matière de migration et d’insertion socio-professionnelle, l’accompagnement des initiatives entrepreneuriales, avec des mécanismes de financement accessibles aux jeunes porteurs de projets et la mise en place d’incubateurs régionaux (…) » Ensuite « miser sur une coopération régionale et internationale renforcée, non seulement pour lutter contre les réseaux de passeurs, mais aussi pour promouvoir des cadres de migration légale et sécurisée. »
MOMAR CISSE