L’ancien Directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations, Mame Boye Diao est revenu sur sa décision de soutenir le parti Pastef pour les élections législatives du 17 novembre prochain. Il s’est également prononcé sur le retour de l’ancien Président de la République, Macky Sall dans l’arène politique, la reddition des comptes et la situation des finances publiques dans le pays.
« J’appartiens à une instance. Après l’élection présidentielle, nous avons discuté entre nous des orientations à prendre puisque nous sommes dans un cadre d’un processus de formation d’un parti politique où nous sommes à la dernière étape. Naturellement, le débat a été posé au sein de nos instances et dans le cadre du sondage que nous avons fait, les gens ont considéré qu’il fallait soutenir la liste Pastef. D’abord, nous sommes dans un pays avec un régime semi-présidentiel. Il faudrait que ceux qui ont pu avoir le bénéfice du suffrage des Sénégalais à l’élection présidentielle puissent avoir les moyens de gouverner en toute conformité avec les engagements qu’ils ont pris avec les Sénégalais », a fait savoir Mame Boye Diao.
Selon lui, il s’agit « d’une décision d’un parti qui a rejoint un « choix affectif, personnel ». Allant plus loin, le maire de Kolda indique que « si on ne parvient pas à avoir une majorité confortable pour Pastef, que personne ne leur demande un bilan en 2029 ». En effet, l’ancien responsable de l’Alliance pour la République (Apr) estime qu’il ne faut pas négliger le poids de ceux qui sont en face surtout avec la descente dans l’arène politique de l’ancien Président de la République, Macky Sall.
« Etre parti en mars et revenir 6 ou 7 mois après, c’est proche. On a la jurisprudence Abdoulaye Wade mais c’est justement l’occasion pour le parti Pastef de clore définitivement ce combat parce qu’une victoire nette à ce scrutin permet de régler définitivement cette question. Mais je dis le danger, il n’est pas que dans la liste de Macky Sall, il est dans le fait qu’ils ont pu créer un ensemble relativement cohérent. C’est une inter-coalition. Cette inter-coalition permet parfois de n’avoir qu’un seul adversaire au niveau des différents départements et ça pourrait être un danger. C’est pour ça que je dis que c’est en ce moment-là que la valeur ajoutée de Ousmane Sonko va aider les investis Pastef dans les différents départements et de la diaspora », a dit Mame Boye Diao.
« La loi d’amnistie est une fausse solution à un vrai problème »
A en croire le maire de Kolda, le climat qui règne dans le pays n’est pas lié à reddition des comptes. « La tension dans le pays ne découle pas de la reddition des comptes. Il y a un compte qui est là, qui n’est pas encore soldé. C’est le compte entre Pastef et les autres. Vous êtes dans un pays où des gens ont perdu la vie, ont été mutilés à cause de militantisme, ont perdu la liberté mais ces personnes gardent encore cette rancœur tenace. De l’autre côté, vous en avez aussi ceux qui ont vu leurs maisons saccagées, des forces de l’ordre qui ont été brutalisées etc. Si nous ne passons pas obligatoirement par une vérité autour de ce s’est passé, nous n’allons pas avancer dans ce pays. La loi d’amnistie a consisté à créer une fausse solution à un vrai problème », a-t-il dit. C’est pourquoi il appelle à une réconciliation nationale.
Au sujet du bilan de l’ancien régime, Mame Boye dit assumer sa part. « Quand il fallait défendre ce bilan, je l’ai fait. Quand il fallait aussi dire les manquements, je l’ai fait. J’assume ma part. J’ai défendu avec véhémence le bilan du Président Macky Sall sur toutes les questions liées aux politiques publiques mais sur les questions qui ont trait aux droits de l’homme, à la question des libertés, vous ne m’avez jamais entendu me prononcer parce que pour moi, c’est un glissement dangereux qui allait amener le pays vers une crise. C’est pourquoi aujourd’hui, j’avertis ceux qui sont au pouvoir. S’ils ne gèrent pas cette question de libertés publiques et de cohésion nationale, ils vont avoir les mêmes problèmes », a déclaré Mame Boye Diao.
A propos de la situation des finances publiques évoquée par le Premier ministre Ousmane Sonko, il dira : « J’avais dit qu’il faut qu’on inscrive le budget dans le cadre de la sincérité parce que justement notre budget n’était pas de 7 mille et quelques milliards, il était de 5 mille et quelques milliards (…). Déjà le fait de ne pas respecter les normes constitutionnelles peut nous amener à dire que le budget n’était pas sincère. Deuxièmement, quand un fonctionnaire de l’Etat a la latitude d’ouvrir un compte bancaire au nom de l’Etat du Sénégal et de lever des financements, si ce fonctionnaire ne joue pas le jeu jusqu’au bout, vous pouvez bien savoir qu’il peut y avoir des informations qui ne parviennent pas à l’Etat et c’est ce qui se passe en réalité ».
Heureusement que le ridicule et la honte ne tuent plus dans ce pays autrement j’en connais beaucoup qui seraient aujourd’hui à six pieds sous terre. Des personnes sans ethnique, sans aucune moralité qui sont prêtes à manger à tous les râteliers quelque puisse être le menu infeste et indigeste qu’on leur présente, pour elles l’essentiel c’est de se remplir la panse. Où va le Sénégal ?