Le leader de Pastef/les patriotes est sorti de son long mutisme après sa condamnation, le 30 mars dernier, dans l’affaire de diffamation qui l’oppose à Mame Mbaye Niang. Il s’est exprimé après la prière de la Korité à la mosquée de son quartier aux Hlm Néma de Ziguinchor.
Ousmane Sonko a dénoncé le mutisme des régulateurs sociaux qu’il accuse de délaisser leur rôle de régulateur. «Les mécanismes de régulation que nous avons tant chantés et loués sont malheureusement en train de faiblir. La religion musulmane que je maitrise le plus dit : ‘’quand deux parties sont en conflit, les autres sont dans l’obligation d’arbitrer. De commencer d’abord à les réconcilier. Mais s’ils se rendent compte qu’il y a une partie qui continue à vouloir créer les conditions du conflit, il est important que tous la rappellent à l’ordre et si elle refuse, que tous se liguent pour la combattre jusqu’à ce qu’elle revienne à la raison’’. Tout le monde sait ce qui se passe dans le pays. C’est à sens unique. Ce qui est déplorable», note-t-il.
Chemin faisant, le leader de Pastef est revenu sur les cas de décès enregistrés dans le département de Bignona quand il y a manifestation en les comparant avec les évènements de Ngor. «Vous avez vu ce qui se passe durant ces 48 heures à Ngor. Jusqu’à présent, on ne déplore aucune perte en vie humaine. Il aurait suffi que ça se passe à Bignona pour qu’on autorise les gens à tirer à balle réelle. Je l’ai toujours déploré et je l’assume. Ce traitement totalement injuste et injustifié quand il s’agit de la Casamance doit cesser. Nous sommes tous des Sénégalais et devons être traités au même pied d’égalité», dénonce le pastéfien en chef.
«Nous ne baisserons jamais les bras»
Revenant sur les arrestations tous azimuts de militants et de responsables de son parti, Ousmane Sonko profite de l’interpellation du secrétaire général de Pastef pour dénoncer ces arrestations. «Si vous prenez un inspecteur des impôts avec ce qu’il peut rapporter dans les caisses de l’État, pour des enfantillages, vous le mettez en prison, vous êtes en train de nuire au Sénégal, à ce monsieur. Nous ne ménagerons aucun effort pour leur libération.
Vous avez compris que ce n’est pas le jour pour hausser le ton mais nous ne baisserons jamais les bras», assure-t-il. Avant de poursuivre : «Je ne peux manquer d’avoir une pensée pieuse envers nos frères et sœurs qui ont été injustement arrêtés par une poignée de magistrats aux ordres. Il y a une forte clochardisation d’une petite poignée de magistrats. C’est ce petit groupuscule de magistrats qui ne font même pas dix en réalité qui exécutent les sales besognes pour prendre des innocents, des gens plus utiles à leurs pays qu’eux-mêmes», regrette-t-il.
Après les critiques, il a renouvelé son intention de dialoguer pour l’intérêt du pays. «Nous sommes des hommes de paix, de consensus. Nous sollicitons la paix et nous nous évertuerons à l’instauration de cette paix voulue de tous. Mais il faut savoir que la paix incombe à tout le monde et non à une partie. Sans la paix, rien ne peut se faire. Nous sommes fondamentalement attachés à cette paix».
Dans la foulée, il a annoncé le lancement des grands travaux de son programme Burock pour la ville de Ziguinchor. «Le mercredi, nous lancerons les 12 grands travaux de la mairie de Ziguinchor que nous avons édictés dans le programme Burock : aménagement d’espaces publics, aménagement de plateaux sportifs et le premier avec le stade municipal Jules François Bocandé qui sera érigé aux normes internationales ; il y a aussi la voirie avec le pavage et l’aménagement de routes pour faciliter les déplacements dans les quartiers ; il y a aussi les écoles et les postes de santé ; la construction de deux marchés pour désengorger celui de Boucotte : le marché au poisson et celui des produits agricoles ; le lancement officiel de l’économie sociale et solidaire pour accompagner les femmes et les jeunes avec de petits financements.
Nous avons atteint la somme de 100 millions annoncée lors du lancement des levées de fonds ; il y a aussi l’éclairage public qui fait partie de notre programme phare dans les quartiers qui en ont plus besoin», conclut le maire de Ziguinchor.