Sevrées de navires assurant la liaison maritime Dakar-Ziguinchor depuis cinq mois, Ziguinchor et sa région souffrent. Les conséquences économiques de l’arrêt des trois navires (Aline Sitoë Diatta, Aguene et Diambogne) ne sont plus à démontrer. Les populations, plongées dans le désarroi, lancent une pétition pour renouveler leur cri de cœur face à une situation désobligeante.
Cinq mois sans bateau, la liaison maritime Dakar-Ziguinchor étant suspendu depuis les événements de juin dernier, les populations de Ziguinchor et sa région n’en peuvent plus. Tous les acteurs et autres usagers en souffrent.
Et, très éprouvés, les acteurs économiques, qui évaluent les conséquences, montent au créneau en lançant une pétition. Xavier Diatta, opérateur économique, initiateur de cette pétition, exprime toute sa peine après l’arrêt des navires. «Depuis juin, cette liaison maritime Dakar-Ziguinchor est à l’arrêt. Cela fait cinq mois, l’économie régionale s’est effondrée complètement. Beaucoup de pères de familles, tant à Dakar qu’à Ziguinchor, qui venaient chercher leurs dépenses quotidiennes, n’arrivent plus à avoir cette niche économique ; et là, ça pose problème», s’insurge l’acteur économique qui s’explique difficilement le mutisme de l’Etat. «Jusqu’à présent, le gouvernement, surtout le ministre en charge du dossier, n’a jamais pris la parole pour expliquer.
Aujourd’hui, personne ne sait quand est-ce que ces bateaux vont reprendre. Le bateau, c’était vraiment le moyen social qui permettait un déplacement facile. C’est dans ce contexte que nous estimons qu’il fallait lancer une pétition», lance M. Diatta qui estime que cette pétition vise entre 15.000 et 50.000 signataires, pour la réouverture de la liaison mari time Dakar-Ziguinchor.
A l’arrêt depuis juin dernier pour des raisons sécuritaires, les bateaux peinent toujours à retrouver les eaux. Une situation qui laisse perplexe une bonne partie de la population du Sud qui se dit lésée par cet arrêt. Si les opérateurs économiques ne cessent d’interpeller les autorités sur le chapelet de dégâts, les marchands et les insulaires élèvent le curseur des complaintes.
L’évacuation des produits et leur commercialisation hors de la région accusent un coup dur à cause de cet arrêt qui fait jaillir, aujourd’hui, dans la région Sud, la panoplie de dégâts sur le plan économique et social. Cette pétition lancée, Ziguinchor espère avoir un écho favorable pour la reprise des rotations du bateau Aline Sitoë Diatta et ses deux sœurs Aguène et Diambogne, disparus des eaux depuis et aujourd’hui «activement recherchés» par les populations du Sud.