Le professeur Mboup vient de nous édifier, hier, sur l’existence du variant britannique de Coronavirus dans nos murs.
Estimé plus contagieux pour certains et peut-être plus dangereux pour d’autres, le variant britannique peut expliquer ce degré de contagiosité dans notre pays et surtout la multiplication par deux, au moins, des cas de décès par rapport à la première vague.
Une situation préoccupante à plus d’un titre car les vaccins ne sont pas encore là et les cas contaminés ne cessent d’augmenter chaque jour.
Pour autant, devrons-nous paniquer ?
Une question d’autant plus importante que nous avions, apparemment, mis l’essentiel de nos moyens logistiques et opérationnels de lutte dans la première riposte.
Aujourd’hui, nous ne pouvons plus nous permettre de fermer les frontières entre régions, de fermer les marchés et lieux de culte, de fermer les écoles et les hôtels.
Car, si un plan de résilience de mille milliards de FCFA a été dégagé lors de cette première vague, aucun nouveau budget n’est annoncé actuellement.
Les autorités n’osent pas parler d’un nouveau plan de résilience avec l’appui essentiellement aux ménages et aux entreprises.
Comme quoi, notre riposte actuelle ne saurait être égale à la première. Le virus, en ennemi redoutable, a su déployer une stratégie beaucoup plus payante que la nôtre.
Elle a attendu que nous nous déployions et que nous versions dans l’autosatisfaction et l’autoglorification en tant que ‘’second pays qui a bien géré la riposte’’ avant de contre-attaquer.
Se faisant, il marque des points et fait de nombreux dégâts dans nos villes et campagnes.
Pendant ce temps, nous avons décrété l’état de catastrophe sanitaire à Dakar et Thiès même si nous savons que Kaolack et Touba sont tout aussi atteints.
Pis, le couvre-feu de 21 heures à 5 heures du matin laisse au virus assez de marge de manœuvre pour agir.
Donc, nous reposons la question : Devrons-nous paniquer ?
Nous ne le pensons pas. D’abord parce qu’il ne sert à rien de paniquer. Nous devons plutôt cerner la situation avec lucidité étant entendu que les implications sont beaucoup plus sociales et économiques.
Nous ne pouvons et ne devons pas céder à la panique. Nous devons prendre la pleine mesure de sa gravité de la situation et agir en conséquence. Sommes-nous sur la bonne voie ?
C’est à cette question que nous devons tous réfléchir.
Mais, la démarche des autorités, hier, est rassurante. Elles ont laissé la primeur de l’annonce au professeur Souleymane Mboup de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (IRESSEF). Ce qui est rassurant pour tous ceux qui suivent la situation et donne une dimension importante au problème. Personne ne pourra parler de ‘’politisation de la pandémie’’ après avoir suivi, hier, le Professeur Mboup dans ses explications techniques.
Mieux, il dit avoir travaillé avec un laboratoire gambien le MRC Unit The Gambia at LSHTM , un bel exemple de coopération qui nous rassure davantage.
C’est dire que personne ne devrait plus en douter et que nos scientifiques sont assez qualifiés pour prendre toutes les dispositions qui s’imposent dans la situation de guerre que nous vivons.
En clair, avec ces chercheurs et ces sommités de médecine derrière le professeur Seydi, le Sénégal est entre de bonnes mains.
Toutefois, le problème n’est pas seulement médical. C’est un problème de santé publique et à ce titre, c’est la prévention qui est l’une des rares armes à nous permettre de stopper l’hémorragie.
A ce titre, tout le monde sait que ce couvre-feu partiel n’arrivera pas à faire baisser les cas de contamination. On comprend qu’il soit très difficile pour l’Etat de faire mieux. Mais, diantre, ne pouvons-nous pas en passer ? Car, s’il ne neutralise pas le virus, il porte un coup grave à notre économie.
C’est vrai que nous attendons les vaccins, mais en attendons d’y voir clair, il est important de mettre toute notre attention sur le respect des mesures barrières.
En clair, il faudra aller vers le zéro tolérance, c’est à dire faire mieux que ce qui se passe actuellement.
Assane Samb