Deux enfants en moyenne se noient chaque jour en tentant de traverser la Méditerranée centrale, en raison de « l’absence d’itinéraires légaux et sans danger », a déclaré, vendredi, l’Agence des Nations Unies pour l’enfance, l’UNICEF.
Le nombre d’enfants qui ont perdu la vie en tentant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe a doublé par rapport à l’année dernière, a déclaré Verena Knaus, responsable mondiale de l’UNICEF pour les migrations et les déplacements, lors d’un point de presse tenu à Genève.
Ces chiffres, a-t-elle ajouté, sont dus aux conflits au Soudan, en République démocratique du Congo, en Afrique de l’Ouest et même en Afghanistan.
Rien qu’au cours des six premiers mois de 2023, 289 enfants sont morts, a indiqué Knaus, ce qui équivaut à la mort d’environ 11 enfants par semaine. Au cours de la même période, le nombre total d’enfants enregistrés qui ont tenté de traverser est d’environ 11 600, a-t-elle ajouté.
« Ils se noient littéralement dans l’inaction des gouvernements des pays riverains », a-t-elle déclaré, ajoutant : « Les enfants meurent parce qu’il n’y a pas d’itinéraires légaux et sans danger. Les enfants meurent parce qu’il n’y a pas suffisamment de moyens de recherche et de sauvetage pour prévenir de tels décès. Et les enfants meurent parce qu’ils sont désespérés dans leur pays et incapables de trouver une protection dans les pays qu’ils traversent ».
Et d’insister : « Ces décès sont tout à fait évitables ».
Quant au nombre d’enfants qui entreprennent seuls ces périlleux voyages, Knaus a indiqué qu’il avait triplé par rapport à l’année dernière, puisque près de 3 000 enfants ont fait la traversée non-accompagnés, soit une proportion de 71 % du total des enfants ayant fait la traversée.