Le 26 septembre 2002, cela fait déjà 22 ans que chavirait le bateau du Joola aux larges des côtes gambiennes. 22 ans après ce drame, est-ce que les causes du naufrage ont changé? À savoir l’incivisme, l’indiscipline, les surcharges et la corruption.
Au Sénégal, le 26 septembre 2002, il y a 22 ans, le Joola, un ferry chargé de faire la navette entre Dakar et le sud du pays, sombrait au large de la Gambie.
Le terrible bilan est de près de 2.000 morts. 22 ans après ce drame, les familles des victimes attendent toujours que l’épave du ferry soit renflouée. Si elles ont apprécié l’érection à Ziguinchor d’un mémorial-musée du « Joola, les familles estiment n’avoir pas été associées au processus. Interview avec Doudou Sidibé, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’université Gustave Eiffel, en France.
Ce naufrage devait servir à changer les habitudes dans le transport, que ce soit maritime ou terrestre. Mais ces habitudes persistent encore, malheureusement, parce qu’on assiste encore à beaucoup d’accidents sur les routes, dû principalement à de l’incivisme, l’indiscipline et des fois la surcharge et et même des problèmes de corruption. Parce que certaines voitures qui ne devraient plus circuler trouvent le moyen encore de transporter des des passagers sur des longues distances et parfois provoquent des accidents.
Et ça, la faute pourrait être imputée à aux services qui ont validé, disons, le contrôle technique. Mais également il y a de l’indiscipline parce que beaucoup de chauffeurs ne respectent pas le code de la route ou ne savent même pas conduire parce qu’ils ont appris sur le tas.
Au cours d’une conférence de presse, les familles des victimes ont fait part de leur mécontentement. Selon elles, l’érection du musée mémorial le « Joola » à Ziguinchor en mémoire de leur proches a été faite sans la prise en compte de leur avis. Quel est votre point de vue?
Doudou Sidibé: Je pense que c’est une excellente chose d’ériger ce musée Mémorial national Bateau le Joola à Ziguinchor, sur les rives du fleuve Casamance, pas très loin de là où s’était déroulé ce malheureux accident, pour permettre aux familles des victimes de se souvenir, de se recueillir. C’était une vieille doléance enfin réalisée. Mais je pense également que les autorités locales devraient prendre le temps de discuter avec les associations qui représentent les familles des victimes, les proches des victimes, pour pouvoir voir ensemble comment gérer ce musée-mémorial.
Parce que maintenant, la gouvernance locale recommande que l’on consulte toutes les parties prenantes directes comme indirectes pour pouvoir prendre des décisions et les appliquer ensemble.