L’économie bleue représente une opportunité majeure pour l’Afrique, capable de générer des emplois, de renforcer la sécurité alimentaire et de stimuler la croissance économique. Cependant, son succès dépendra de la capacité du continent à adopter des pratiques durables, à renforcer la gouvernance et à investir dans les infrastructures nécessaires. L’économie bleue est un modèle économique qui vise à évaluer l’ensemble des services écosystémique maritimes et fluviomaritime pour proposer des trajectoires d’exploiter durable des ressources marines et aquatiques.
L’utilisation de modèles basés sur des trajectoires économiques en prenant en compte la dynamique éco- systémique constitue pour les Pays Africains des véritables opportunités pour un développement durable et asseoir une économie résiliente, synonyme de l’économie bleue. En effet, l’économie bleue est un pilier essentiel du développement durable, particulièrement pour un continent comme l’Afrique, riche en ressources maritimes et aquatiques.
Cette note vise à présenter les enjeux, les opportunités et les défis de l’économie bleue en Afrique, ainsi que des pistes pour son développement.
Pour rappel, l’économie bleue peut être définie comme un concept qui englobe l’utilisation durable des ressources océaniques, maritimes et aquatiques pour la croissance économique, l’amélioration des moyens de subsistance et la préservation des écosystèmes. Dans le contexte Africain ,elle trouve toute son importance , à la fois , conceptuelle et directive ,car les 38 États côtiers disposent d’une Zone Économique Exclusive (ZEE) de plus de 13 millions de km² et des ressources halieutiques abondantes, avec un potentiel maritime immense.
Les avantages de l’Economie bleue en Afrique
Ressources marines : Pêche et aquaculture : Secteur clé pour la sécurité alimentaire et l’emploi, mais sous-exploité, menacé par la surpêche et les politiques d’accès non harmonisées entre pays riverains côtiers ; Biodiversité marine : Les écosystèmes côtiers et marins (mangroves, récifs coralliens) sont essentiels pour la résilience climatique et le développement des activités génératrices de revenus multisectoriels. Transport et logistique : Ports maritimes : 90 % des échanges commerciaux de l’Afrique passent par la mer. Les ports Africains pourraient devenir des hubs logistiques majeurs ; Corridors maritimes: dispositions favorables pour des routes maritimes efficaces pour stimuler le commerce intra-africain et international. Énergies renouvelables: Énergie offshore: Potentiel énorme pour l’éolien, l’énergie marémotrice et houlomotrice ; Transition énergétique : L’économie bleue peut contribuer à réduire la dépendance aux énergies fossiles. Tourisme côtier et maritime Littoraux attractifs: favorables pour développer un tourisme durable pour générer des revenus et créer des emplois ; Écotourisme : Mettre en valeur les écosystèmes marins tout en les protégeant.
Toutefois, mêmes si le potentiel est réel et donne un espoir, il existe des défis qui impliquent directement la responsabilité des états dans le cadre des politiques d’orientation et de gouvernance, notamment : La surexploitation et la pollution, Les Infrastructures insuffisantes, La gouvernance et la coopération, Les changements climatiques, L’acidification des océans, Les axes stratégiques conduits par les initiatives et les opportunités.
Le Sénégal vision 2050 pour une transformation systémique de son économie
Sur la façade maritime Atlantique, le Sénégal dispose de 718 km de côtes , c’est un énorme potentiel pour développer une économie bleue durable. En effet, la pêche et l’économie maritime occupent une place importante dans les politiques et stratégies de développement économique et social, par sa contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la création de revenus et d’emplois, aux recettes d’exportation, ainsi qu’aux échanges commerciaux. Elle contribue à hauteur de 3,2% du PIB national et 12% du PIB du secteur primaire.
Les produits de la pêche fournissent en effet, 70% des apports en protéines animales aux populations et une consommation moyenne per capita de 29kg/an contre une moyenne mondiale de 18,9. Et plus de trois (03) millions de personnes s’activent autour de la pêche avec des revenus soutenables.
En conclusion, l’Économie Bleue représente une chance historique pour transformer nos sociétés et assurer un développement harmonieux entre croissance économique et préservation des ressources maritimes. Toutefois, cette transition nécessite une volonté politique forte, des engagements financiers solides et une coopération étroite entre nos États. C’est pourquoi, tous les acteurs doivent unir leurs efforts pour mettre en place des politiques communes, partager nos expériences et promouvoir des solutions innovantes.
Le Sénégal réaffirme son engagement à jouer un rôle moteur dans cette dynamique régionale et reste disposé à collaborer avec tous ses partenaires pour un avenir où nos océans seront synonymes de prospérité partagée.