Le nombre de femmes et de jeunes filles tuées en 2025 a atteint son niveau le plus élevé. La preuve : plus de 15 femmes ont été tuées cette année.
Oui, 2025 est l’année la plus meurtrière pour les femmes et les filles. Sept femmes ont été tuées seulement en six mois par des proches dans ce qui aurait dû être leur havre de paix : leur foyer. Et ce chiffre, hélas, ne dit pas tout. Car combien d’autres noms restent tus, étouffés par la honte, la peur ou l’indifférence Le 1er janvier 2025, la petite Souadou dite Diarry Sow, 12 ans, a été tuée à Malika. Puis les cas se sont enchaînés. À Keur Ndiaye Lo, Kiné Ba, employée de maison, est tuée dans des conditions atroces, les auteurs sont toujours introuvables. À Fatick, Marie-Louise Ndour est abattue en plein jour par son mari. À Joal, Fatou Gaye tombe sous les coups de Fallou Diop.
Encore à Linguère, au mois d’avril 2025, une femme de 90 ans qui a été tuée par son gendre âgé de 79 ans. En mai 2025, la jeune Aïssatou Ba, 16 ans, est tuée puis démembrée par son mari, qui s’apprêtait même à brûler son corps. Et le cas qui a bouleversé le pays, Nogaye Thiam, morte récemment seule, enfermée dans sa chambre alors que toute sa belle-famille était dans la maison.
Diourbel, région la plus misogyne
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) a effectué une enquête nationale de référence sur les violences faites aux femmes au plan national durant les 12 derniers mois. Selon l’enquête, au cours des douze derniers mois, plus d’un tiers des femmes âgées de 15 ans ou plus au Sénégal (31,9 %) ont subi un type de violence. C’est dans la région de Diourbel que cette prévalence récente est la plus élevée (42,6 %), tandis que celle de Fatick est la moins élevée (15,1 %).
Les violences faites aux femmes hors union
Concernant les violences faites aux femmes hors du cadre conjugal (hors union), les résultats sur la prévalence des violences faites aux femmes au Sénégal, dans un contexte hors union, révèlent qu’une proportion importante de femmes, soit 87,5 %, ont déclaré avoir subi des violences avant l’âge de 18 ans. De même, la majeure partie des femmes (89,2 %) ont signalé avoir été victimes de violences au cours de leur vie. Enfin, concernant les violences subies au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête, la prévalence baisse, mais reste conséquente, avec 21,7 % des femmes rapportant avoir été victimes de violences durant cette période.
En ce qui concerne les violences conjugales faites aux femmes, 70,2 % des femmes ont déclaré en être victimes depuis le début de leur première union. De plus, sur une période plus récente, soit les 12 derniers mois précédant l’enquête, 22,4 % des femmes ont déclaré avoir subi des violences conjugales.
Prévalence des violences hors union au cours des 12 derniers mois selon la région
On apprend aussi que c’est dans la région de Diourbel qu’on enregistre la plus forte prévalence de violence récente à l’égard de femmes dans le cadre hors union, avec 38,9 %, suivie par la région de Dakar (25,9 % de femmes affectées). La région de Fatick présente la prévalence la plus basse, avec moins d’une femme sur dix (8,1 %) ayant subi un type de violence hors union. Selon l’analyse régionale, les violences conjugales subies depuis la première union sont les plus fréquentes chez les femmes de Matam, avec un taux de 84,7 %. Elles sont suivies par celles résidant dans les régions de Thiès (79,9 %), Louga (79 %) et Tambacounda (73,8 %).
Les prévalences les plus basses de ces violences sont enregistrées dans les régions de Kaffrine (49,4 %), Kaolack (55,5 %) et Fatick (60,6 %). En ce qui concerne la violence récente (durant les 12 mois précédant l’enquête), les prévalences les plus hautes ont été notées chez les femmes de Thiès (32,7 %), Dakar (29,8 %) et Louga (26,3 %). Comme pour les violences subies depuis la première union, Kaffrine reste la région où les femmes ont le moins souffert de violences conjugales au cours des 12 derniers mois, avec seulement 5,5 %, renseigne le rapport.
Les chiffres qui font peur :
1 femme sur 3 au Sénégal déclare avoir subi une forme de violence au cours de sa vie
40 % des violences sont commises par un conjoint ou un membre de la famille proche
1 femme sur 5 a été victime de violence physique
13 % ont subi une violence sexuelle
1 femme sur 4 a été exposée à des violences psychologiques
La violence numérique touche principalement les jeunes filles de 15 à 24 ans, souvent via les réseaux sociaux
rès de 70 % des cas ne sont jamais signalés, faute de confiance, peur du jugement ou pression familiale
Source : Enquête nationale 2023 sur les violences faites aux femmes et aux filles (ONU Femmes / ANSD)
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