Ces dernières heures, les autorités maritimes mauritaniennes ont déployé l’intégralité de leur flotte pour tenter de secourir des pirogues en détresse, éparpillées le long de l’immensité du corridor maritime. Tout relève de l’improbable : une météo infernale, un froid glacial, des vents et des vagues géantes. Les conditions de navigation actuelles dépassent les limites de résistance des embarcations artisanales. La combinaison de trois facteurs rend la traversée virtuellement impossible : la nuit, la température chute jusqu’à 6°C. Sur une pirogue ouverte, l’humidité et le vent transforment ce froid en risque mortel d’hypothermie foudroyante pour les passagers. Il y a une mer déchaînée : les vagues dépassent régulièrement les 4 mètres de hauteur, taille suffisante pour submerger n’importe quelle embarcation surchargée en quelques secondes. Les vents violents dévient les trajectoires, poussant les pirogues vers la haute mer et rendant les sauvetages extrêmement périlleux pour les garde-côtes eux-mêmes.
Un diplomate établi en Mauritanie alerte : «Toute la flotte maritime des garde-côtes est mobilisée pour des opérations de sauvetage de pirogues en détresse allant du Sénégal vers les îles Canaries.» En haute mer, le scénario est dantesque. Des dizaines de pirogues, parties dans l’espoir de rejoindre les îles Canaries, se retrouvent prises au piège d’une météo qui ne laisse aucune chance aux embarcations de fortune. Il ajoute : «Le Sénégal doit renforcer la surveillance de ces départs, car il y a beaucoup de pertes humaines en haute mer. Et c’est la période des vents très forts et des vagues supérieures à 4 mètres de hauteur. Au niveau des îles Canaries, depuis plusieurs jours, de très fortes tempêtes ont décimé les plages touristiques et des dégâts très importants sont malheureusement constatés. La surveillance des sorties en mer doit être renforcée pour éviter que le nombre de pertes humaines n’augmente.»
Rewmi.com L'Equilibre notre Crédo