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Abdoulaye Saydou Sow : « Nous courons le danger de l’émiettement des troupes et l’éparpillement de nos forces »

Le ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique, Abdoulaye Saydou Sow a mis en garde ses camarades de parti. Invité du  ‘’ GRAND ORAL ’’  sur Rewmi Tv, le maire de Kaffrine est revenu sur l’importance de l’implication du président Sall dans le processus de conservation du pouvoir par la majorité. Il a rappelé les risques d’un «émiettement et d’éparpillement des forces». Sur un autre registre, il a également salué la hauteur des débats dans le cadre des sessions budgétaires.

 Votre budget a connu une hausse. Qu’est ce qui l’explique ?

 Je voudrais rendre hommage aux députés car je fais partie de cette législature car j’ai été élu sur la liste de Kaffrine. J’ai constaté une sérénité avec des interventions  de haut niveau. Une République c’est l’institution avec le dialogue mais c’est aussi le siège du dialogue qu’est l’assemblée et j’ai vu cette hauteur des députés. Le ministère est transversal et touche le quotidien des sénégalais. Malgré le budget, son poids est faible car ce sont des secteurs qui sont là. Le cadre de vie, l’urbanisation, le logement sont un défi pour nos Etats. J’estime que c’est faible aussi. 

 Des préoccupations soulevées avec l’extension des cimetières de Pikine, mais depuis lors ce programme tarde ?

Les populations de la banlieue ont posé la question du cimetière de Pikine et des instructions pour l’élargir et avec les collectivités territoriales. Mieux, Macky Sall a eu l’idée d’ériger deux cimetières nationaux car il y’a toujours un problème d’espace. Avec la nouvelle ville de Thiès nous avons la solution.

Les populations ne cachent pas leur colère quant au 4 ha ?

Le territoire n’est pas élastique et donc il faut un cimetière national dans la ville de Thiès et le problème sera résolu. Les députés ont exprimé leurs préoccupations aussi car les cimetières sont importants et c’est une forte demande des populations. Avec les collectivités, nous allons tout régler.

Aujourd’hui on note des difficultés dans l’équité territoriale. Où en êtes-vous avec les 100 mille logements ?

 Il s’est adossé au Pse avec le programme « Zéro bidonvilles et Zéro déchets ». Il y a des projets dont celui de 100 mille logements. Ce programme, nous l’avons trouvé ici avec chaque année, une capacité de 5000 unités d’habitation. Macky Sall a voulu changer de paradigme avec 100 mille logements en 5 ans. Mais il fallait une bonne organisation et des mesures à prendre. Une loi sur l’habitation sociale avec une première démarche, la deuxième chose c’est l’accès au logement et la question principale c’est celle de la garantie et les taux élevés avec les banques. Il fallait un fonds pour l’habitat social. La question de l’aménagement aussi était cruciale. On a créé la Safru. Les promoteurs privés quand ils veulent investir ils ont des problèmes d’accès aux matériels et ont été exonérés mais tout a été organisé. Ils sont effectifs et avec cette architecture nous avions mis les moyens pour y arriver. Les promoteurs ont signé 278 conventions dont 8 qui ont démarré. Il fallait aussi mettre à contribution la Sn Hlm et la Sicap les fleurons du système d’aménagement et s’ouvrir au plan international, les promoteurs ont de la volonté mais le financement pose problème. Nous avons eu des partenaires dont des amis maliens qui ont démarré. EGI qui est à Dubaï demande 400 ha et donc on va évaluer et discuter avec eux pour la finalisation. Le partenaire agbghalis va s’engager sur 50 mille logements, à Thiès et sur l’ensemble territoire national. C’est difficile mais il faut se réjouir que nous sommes sur la bonne voie.

Une question sur les pôles urbains dont celui de lac rose. Les sénégalais attendent de voir ? 

Il y a d’abord le statut car le chef de l’État nous a demandé de traduire en acte la question du statut du Pôle urbain. A Diamniadio ce sont des terrains nus qui sont devenus l’exemple de cité au plan international. Macky Sall l’a transformé et c’est physique. Mais le statut du pôle urbain est celui qui est estimé. Alors il faut entamer la réflexion. Nous allons le faire et proposer le statut de ce pôle pour éviter les difficultés rencontrées à Lac rose mais aussi ouvrir le processus de la maîtrise du processus galopant.

 Avec les tournées du Chef de l’État, il a fait des promesses. Pour Kaffrine quelles seront les retombées ?

Cette popularité intacte et grandissante de Macky Sall vous avez vu à  Kaffrine et à Kédougou toutes ces populations en liesse.  C’est un respect rendu aux fonctionnaires avec la sphère administrative construite là où nous avions notre  préfecture construite par les colonisateurs. Un acte que le Chef de l’État a posé. Au-delà de tout cela, il y a aussi les chantiers du lycée de Kaffrine, de l’université du Sine Saloum etc. Il est parti visiter la grande mosquée  qui était en ruine et l’église. Le Chef de l’Etat l’a payé de sa propre poche. Le Curée lui a expliqué qu’il était en danger et il a pris la décision de tout financer. Kaffrine a changé de visage même à l’assemblée, il y’ a eu les félicitations des opposants.  Il y a  l’exercice du conseil présidentiel ou Moustapha Ba a fait l’évaluation des engagements en 2013 d’un montant de 300 milliards et tout a été évalué. Et ce qui est apparu avec près de 378 milliards d’investissement. Il a été proposé un autre programme chiffré à 800 milliards. Et sur cette question dans tous les domaines ils ont proposé des investissements que les populations peuvent attester. Toutes les forces vives se sont prononcées et l’ont félicité car toutes les promesses ont été réalisées et avec cette confiance sur le nouveau programme régional.  Il y a eu deux problèmes dont le fait que le taux de l’accès à l’électricité est faible avec 33% et que Macky a dit qu’il faut 856 milliards. Il existe des communes de la région de Kaffrine en difficulté ou des femmes puisent dans les puits d’une profondeur de 60 mètres. Les dispositions sont prises pour un rattrapage et sur cette question de l’eau il y’a un travail énorme. Les kaffrinois vont  regretter Macky Sall.

 Il y a cette logique de continuité mais pour d’autres c’est une campagne déguisée !

Nous sommes un parti politique car il est militant et numéro de la coalition. Il reçoit tous les responsables. Il faut conquérir le pouvoir et il veut le consolider. Cela passe par un contact permanent avec les populations. Il a fait 7 fois la région de Kaffrine en moins de 12 ans. Il y a un lien affectif et il aime le terrain. C’est le terrain qui fait la différence et donc c’est l’équité territoriale. Il a fréquenté toutes les populations d’où la naissance du Pse.  

Il y’a un contexte électoral aussi et il a besoin de le présenter aux populations…

Il est dans son rôle sur le plan politique. Toutes les composantes du parti et de la coalition lui ont donné cette carte blanche. Il n’a pas voulu la prendre et il a dit que c’était beaucoup d’honneur pour sa personne. Il a proposé de créer un collège électoral avec des maires et des conseils économiques et de hauts conseillers et on vote pour le candidat. Mais nous lui avons dit non car cela crée des divisions et des fissures. Nous tous on s’engage à soutenir ce choix bien que difficile. Il y a des personnalités qui ont beaucoup  d’expérience mais il fallait choisir. Au terme d’un choix il n’y a pas assez de têtes lucides. Il aurait pu choisir d’autres responsables… Il fallait choisir et il a choisi Amadou Ba. La loyauté s’exerce en ce moment précis et distinguer ceux qui sont capables de loyauté et bien entendu j’ai fais ma déclaration disant que tout choix de Macky Sall serait mien. Nous devons l’encadrer car c’est soit vivre ou périr. La politique a des règles et c’est une question de survie politique. Il connaît les rouages du gouvernement et connaît les profondeurs du pays. Il n’est pas né en 2008 en politique. L’homme avait des bagages puissants et politiquement très ancré et il a profité d’une situation politique. Le Benno Siggil Sénégal a volé en éclats. Le danger que nous courions c’est l’éparpillement de nos forces et l’émiettement de nos troupes. Je ne désespère pas car ce qui nous unis est important. 

Ce choix en fait ne fait pas l’unanimité car il est souvent victime d’attaques ?

C’est juste une question d’analyse. Ils veulent attirer l’attention et donc ces critiques il faut les prendre avec sérénité et les mettre dans la corbeille de la campagne électorale. C’est une démocratie interne.

 Ces critiques sévères ont elles leur raison d’être ?   

C’est une question de formation et de culture politique. Mais nous avons une démocratie  ouverte. Le manque de maturation ne peut en rien nous ébranler car nous sommes dans un monde ouvert et il faut avoir la vision futuriste. C’est là ou il faut ouvrir les yeux mais il y a un minimum de respect que nous devons Macky Sall car il ne mérite pas autant de critiques. Il est resté naturel en s’adressant aux concitoyens et on a l’impression qu’on ne peut plus apprécier les choses. 

Nous avons lu un communiqué sur la question des droits de l’homme ? Il est critiqué sur ce plan là ?

Vous avez vu les actes posés par l’opposition ? Le ‘’gasta-gasta’’ et dire que personne n’ose l’arrêter. L’état ne s’est pas affolé. Dans d’autres pays ce genre de choses ne seront pas tolérées. Nous sommes des justiciables. Certains ont défié la justice. Il faut s’arrêter et beaucoup d’actes de bonne gouvernance ont été posés. Mais ce que constate le Ministre de la bonne gouvernance, de la justice, le Gouvernement a décidé de formuler le mémorandum et poser le débat. Aujourd’hui on a l’impression que la société civile aussi a des positions tranchées mais nous restons sur ce terrain aussi. C’est une occasion d’un débat démocratique et il faut le faire. L’opinion nationale sera le meilleur des juges.

Il y a de nombreuses arrestations dans les rangs du Pastef dissous…

Dans les prisons il existe des gens en conflit avec la loi. Cela existe dans tous les pays. Mais pour les politiciens d’aucuns parlent de détenus politiques. Le dialogue est permanent mais eux aussi ils avaient refusé. L’assemblée est le vrai siège du dialogue. Le président de l’assemblée à fait un bon travail. Il y’a eu un consensus et la majorité comme l’opposition tous a été à la hauteur. Et ce dialogue s’est tenu avec ceux qui veulent dialoguer. Mais accéder au pouvoir par la rue, la République aussi sait se défendre. 

On va parler sport avec les dernières  performances de l’équipe nationale ?

Le Sénégal est en tête et c’est une bonne chose. Alors on gagne et il y’a un processus comme la coupe  d’Afrique en 2022. Cela a été entamé depuis 2013. Depuis 2013 tout a connu un changement avec Matar Ba et Macky Sall lui-même. Il s’est occupé des avions et des primes. Tout est réglé d’avance. Il a fait  prendre toutes les dispositions pour un climat de stabilité et de communion autour de l’équipe. Au niveau du foot local, les deux centres de formation sont des fleurons. Nous sommes champions partout et le foot féminin a un niveau élevé. Toutes les fédérations sont au même niveau ; je prie pour que Lat Diop soit dans la même cadence de résultat. 

Vous êtes le vice-président de la fédération de football. Où en êtes-vous pour la Can ?

Les fonctions me prennent beaucoup mais je reste en contact avec les autres collègues et le ministre des Sports. La Can se jouera en Côte d’Ivoire un pays frère et il y a une forte communauté sénégalaise est là-bas. Il n’y a pas d’inquiétudes à ce niveau et il reste juste  à prier pour que les joueurs soient en forme. Nous n’avons rien à envier à personne. 

Avez-vous l’ambition de diriger la fédération ?

Non je l’ai dit car dans la vie il faut savoir ce qu’on veut. J’ai toujours prié pour être dans une fédération qui gagne une coupe. Ce fut un rêve d’enfant. Il faut préparer une autre génération. 

Votre club Kaffrine  vous y investissez mais  l’équipe peine à décoller ?

Mais il ne faut pas désespérer car Kaffrine ne produit pas de joueurs faute d’infrastructures.  Nous avons un beau stade et une lumière. L’environnement est là et on accompagne l’équipe dont la mairie et ses partenaires. Mais en football il ne faut pas se presser. Je suis dans le processus pour un centre de formation donc il faut être patient. 

Jambar et Génération foot. Les solutions pour une sortie de crise ?

Je suis peiné mais il y a la réglementation. Cette décision est juste. Mais je considère qu’il faut dialoguer. On peut discuter pour le Sénégal et il ne faut pas installer une crise. Il y a la Can et nous sommes à l’orée d’une compétition comme la coupe d’Afrique. Cela doit marquer la confirmation du pays. Je vois que chacun prend conscience et il faut installer le dialogue permanent et éviter des crises inutiles. On ne peut pas comprendre que des dirigeants de clubs se pavanent sur des plateaux et attaquer des personnalités qui sont irréprochables mais la fédération va aussi prendre des mesures. 

MOMAR CISSE 


 

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