De 2015 à 2021, la route a « tué plus que le Bon Dieu » dans notre pays. Plus de 3000 vies se sont terminées sur l’asphalte et dans les décombres des carrosseries.
Le nombre de morts continue sa hausse inexorable, celui des blessés graves aussi. En 6 ans, la mort a gagné la partie. Face à la presse mercredi le collectif des conducteurs professionnels du Sénégal a révélé que plus de 3 000 morts sont enregistrés au Sénégal depuis 2015. « En 2015, nous avons eu 569 décès, en 2016: 604, en 2017: 692, en 2018: 612, en 2019: 745 », a déclaré son président Moussa Guèye, qui ajoute que des centaines autres de morts sont déplorés entre temps. Ils sont montés au créneau après les récents accidents enregistrés, la semaine dernière, à Fatick, et à Darou Khoudoss (Mboro), faisant plus de 10 morts.
Chaque année, plus de 600 morts sont enregistrés et les facteurs humains sont responsables à 80% d’après les autorités de la sécurité routière. Courses poursuites, excès de vitesse sont entre autres les causes de ces nombreux accidents mortels qui ont fini de créer un sentiment d’insécurité routière chez la population.
Dakar est devenu le théâtre d’accidents particulièrement meurtriers et spectaculaires en zone urbaine.
Selon le rapport d’activités des sapeurs-pompiers publié récemment, il est recensé 37 700 victimes, dont 2866 décès, en 2020. Dans le détail, sur 26 189 accidents de la circulation, 877 personnes ont péri.Le document produit par les sapeurs-pompiers renseigne aussi que 463 décès ont été dénombrés dans divers accidents.
Ainsi, outre les drames familiaux qu’ils causent, les accidents de la circulation engloutissent des sommes énormes représentant annuellement 1 à 2% du PIB, en termes d’indemnisation, d’immobilisation des véhicules, de réparation. Dr Makhtar Faye, directeur exécutif des assureurs déclarait : « en 2019, les assurances ont déboursé 13 milliards FCFA dans le cadre d’indemnisation et de réparation à la suite d’accidents de la circulation. On est dans le registre de l’accidentologie. Ces 13 milliards FCFA que nous dépensons par année pourraient être utilisés dans le social pour la construction des écoles et le renforcement des plateaux techniques médicaux, s’il n’y avait pas d’accidents ». Sur l’origine de ces accidents, le résultat des études fait état que 4% des cas ont été causés par des personnes ne disposant pas de permis de conduire, 8,47%) par des personnes en état d’ébriété. «Les 38% de cas sont dus à un défaut de contrôle, les 8,8% à un dépassement défectueux, les 4,2% à un stationnement irrégulier. Le non-respect des règles de priorité fait également partie des causes d’accidents. Toutefois, il y a des facteurs provoquant des accidents comme l’état défectueux des routes, le manque de tableau de signalisation, le manque de ralentisseurs dans les zones fréquentées par les piétons, la vétusté des véhicules, la proximité des maisons qui jalonnent certaines routes et l’absence d’aires de repos pour les gros-porteurs.
A ce titre, le collectif des conducteurs professionnels du Sénégal a tenu à « sensibiliser » les acteurs du secteur les invitant à la prudence sur la route.