Le Coordonnateur de la plateforme F24, Mamadou Mbodji et compagnie ont fait face à la presse ce jeudi pour évaluer la situation post renoncement à une troisième candidature du Président de la République. Comme l’opinion nationale et internationale viennent de magnifier un discours à la nation louable du Chef de l’Etat, le F24 n’y pas allé par deux chemins, la plateforme a aussi prétendu que Macky Sall a pris la décision de redorer le blason de la démocratie sénégalaise.
Le F24 est encore et toujours debout pour continuer sa lutte pour ne pas dire son combat pour la restauration de la démocratie. Et pour ce faire, à chaque étape de son combat, il lui « incombe » selon les membres, de se mettre devant la presse et de dire où est-ce qu’ils en sont. C’est tout le sens des propos d’Aliou Sané : « Nous le savons tous le premier point de notre combat c’était la troisième candidature du Président de la République et nous l’avons tous constaté, il a désisté, il a renoncé et donc c’est de notre devoir de venir vous dire ce que nous en pensons et ce que nous comptons faire pour mettre en branle les autres points qui nous réunissent et qui se trouvent dans notre charte qui est la charte du F24 des forces vives du Sénégal », dit-il.
C’est dans cette perspective que le Coordonnateur de la plateforme F24, Mamadou Mbodji parle de « coup d’Etat constitutionnel du troisième mandat » évité de justesse : « Ce désistement, quoique tardif, a suscité un concert de félicitations de la part de chefs d’Etat et de leaders d’organismes internationaux, pour eux comme pour de nombreux sénégalais, la décision du Président Macky Sall à redorer le blason de la démocratie sénégalaise, écornée par les coups de boutoir autocratiques de la gouvernance des douze dernières années, il est vrai que la vitrine de la démocratie africaine balafrée vient d’échapper à une vivification dictatoriale qu’aurait lui imprimé le coup d’Etat constitutionnel du troisième mandat », se félicite-t-il. Selon toujours Monsieur Mbodji, les félicitations adressées au peuple sénégalais le sont à toutes ses composantes, à tous les leaders de partis, d’organisations de la société civile mais aussi et surtout à la diaspora qui, à travers tout le pays, a grandement contribué à la pression qui a conduit au renoncement du Président. Ainsi, Mamadou Mbodji de poursuivre son propos : « Cette décision salutaire pour notre démocratie doit être saluée comme la victoire du peuple sénégalais, la victoire d’un peuple mobilisé et déterminé à s’opposer à la violation de la loi fondamentale ».
Pour le F24 et ses membres, il est heureux qu’en faisant référence à son code d’honneur pour prendre cette décision, Macky Sall s’est finalement retenu de suivre les ministres, maires et militants qui, pendant plusieurs mois, l’ont invité, imploré à « renoncer au respect de la parole donnée et à fouler au pied les valeurs, la morale et l’éthique ». Admettant que la révision constitutionnelle de 2016 n’a juste fait que confirmer qu’aucun Président n’avait droit à plus de deux mandats consécutifs, le F24 tient, cependant, à rappeler à tous les citoyens que la Constitution de 2001 en vigueur en 2012 au moment de la prestation de serment de Monsieur Macky Sall, disposait que le mandat présidentiel est renouvelable une seule fois. Par ailleurs, F24 rappelle au Président Macky Sall que les sénégalais qui ont du mal à gérer le quotidien en raison de la hausse généralisée des denrées de première nécessité « aspirent à un apaisement de climat social et ne veulent plus de confrontations avec leur cortège de morts, de blessés, de saccages de biens public et privé ».
En outre, considérant que les citoyens épris de paix et de justice attendent du Chef de l’Etat « un changement de démarche dans sa gouvernance », à travers la suppression de ce qu’ils appellent des « artifices juridico-politiques », la levée du blocus d’Ousmane Sonko, la mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour situer les responsabilités sur les meurtres de juin 2023 et enfin à l’organisation d’une élection présidentielle inclusive, transparente et apaisée. Rappelant que l’un de leurs trois points de revendication, à savoir la troisième candidature est satisfaite, le F24, enfin dit que la satisfaction des points restants de la plateforme constituerait une avancée majeure dans l’évolution de notre démocratie en lui évitant de s’enliser dans une conflictualité artificielle entretenue par des velléités de sélection de candidats voire de manipulation des élections et puis les conclusions du dialogue du peuple dont les ateliers, d’après eux, reprennent leurs travaux la semaine prochaine, sont destinés à « rendre possible les changements de paradigme dans la gouvernance de notre pays à partir de 2024 », conclut le F24.
Mamadou Sow (Stagiaire)