L’avocat français Me Juan Branco s’était invité brusquement à la dernière conférence de presse organisée par le pool d’avocats de Sonko alors qu’un mandat d’arrêt était lancé contre lui par l’Etat du Sénégal. Interpellés sur cette aventure osée de la robe noire, Me Aissata Tall Sall et Abdou Karim Fofana n’ont pas voulu « évoquer un homme qui ne s’assume pas ».
La question était de savoir si le fait que Juan Branco soit entré au Sénégal « à travers la Gambie » ne risquait pas de créer des incompréhensions entre le Sénégal et la Gambie notamment dans le cadre de la gestion des frontières. En réponse, la ministre des affaires étrangères rassure tout en souhaitant que pareil cas ne se reproduise à l’avenir. « On a attiré l’attention des autorités gambiennes puisqu’avant que les Chefs d’Etat ne se réunissent, il y’a eu une session ministérielle que j’ai eu à coprésider avec mon homologue de la Gambie.
Et nous avons attiré l’attention des autorités gambiennes sans leur reprocher quoi que ce soit, puisque nous n’avons pas de reproche à leur faire. Nous souhaitons qu’à l’avenir il y’ait beaucoup plus de vigilance de ce côté-là », dit-elle. En outre, elle estime qu’une « question beaucoup plus complexe » se pose actuellement et c’est la question de nos frontières avec la Gambie. « Il y’a une commission mixte de gestion de nos frontières qui est d’ailleurs gérée par le Conseiller militaire du Président de la République, l’Etat-major qui est à la présidence de la République. C’est une question difficile, où la frontière parfois elle passe au milieu d’un village, ceux-là qui ne peuvent pas se séparer doivent bien coexister et vivre ensemble pour régler ces questions-là de façon pacifique et de façon très fraternelle », poursuit-elle.
Quant au porte-parole du Gouvernement, Abdou Karim Fofana, c’est un désintéressement total qu’il a manifesté à l’égard de cette question sur l’avocat français Juan Branco. En effet, le ministre dira tout simplement que c’est « un homme qui ne s’assume pas » et « ne mérite pas d’être évoqué ». « Je pense que le Sénégal ne doit pas être la caisse de résonnance d’un avocat qui a un mal de reconnaissance dans son pays, qui a peut-être des frustrations au niveau de son pays. Nous devons nous estimer, nous sommes des sénégalais, nous sommes une grande Nation, nous avons une histoire démocratique et républicaine, nous n’avons pas à envier les autres, cette image de voir des avocats sénégalais derrière un petit avocat avec son ordinateur qui lit des mots, qui se rêve en Victor Hugo, je pense que nous méritons mieux, c’est la raison pour laquelle je pense que j’en ai trop dit sur Juan Branco », fait-il savoir.
Mamadou Sow