Donald Trump aurait décidé de suspendre l’aide que les États-Unis apportaient à certains pays faibles comme le nôtre. L’impact pour le Sénégal est estimé à plus de 300 milliards de nos francs sous réserve du fait que ce programme était déjà en cours d’exécution depuis des années et qu’une bonne partie de cette somme aurait déjà été délaissée. Il s’agissait d’un programme destiné à l’électrification rurale.
Le Premier ministre en a informé l’opinion sans que du côté des États-Unis, il y ait une réaction officielle. Pis, nous avons appris que l’Usaid serait sur le point de fermer ses portes au Sénégal et ailleurs. Ce qui aura des conséquences beaucoup plus importantes que prévues parce que derrière tout cela, se jouent des drames humains importants avec plein de gens qui vont aller au chômage.
Une leçon sur laquelle il faudra méditer beaucoup plus qu’en profondeur. Sonko est sur cette voie en parlant de la nécessité de se passer de l’aide internationale. C’est normal car tendre la main n’a jamais développé un Etat. Il faut que ses hommes et ses femmes qui composent le Sénégal se mobilisent dans la rigueur et dans une volonté inébranlable pour atteindre leurs objectifs majeurs. Là-dessus, des pays comme la Chine, la Turquie, le Maroc et bien d’autres en ont donné l’exemple.
Au Sénégal donc, on doit travailler plus et parler moins. Mieux, il faudra apprendre à être sérieux vis-à-vis de son prochain qu’il soit partisan ou opposant. Or, nous vivons dans un pays où le sérieux fait souvent défaut. Le sérieux ayant pour socle, la bonne foi. D’ailleurs, les autorités actuelles doivent pousser la réflexion beaucoup plus loin. Car, Trump n’a fait pour les États-Unis que ce que Sonko et le Pastef prônent pour le Sénégal : le souverainisme. Il s’agit de penser d’abord à son propre pays et à la défense de ses intérêts. Mais il s’agit surtout de compter sur soi-même. On ne peut pas être souverain si l’on compte sur un autre. Nous ne pouvons pas ainsi reprocher cela aux Américains alors que nous-mêmes, nous le prônons.
En clair, en s’inscrivant dans la voie qui est actuellement la nôtre, nous devons accepter que les autres en fassent de même. C’est pourquoi, nous devons apprendre à compter sur nos propres forces bien sûr en s’ouvrant aux autres dans une coopération repensée. C’est aussi cela la rupture systémique. Elle ne va pas de pair avec le fait de tendre la main ou de pleurnicher sur son sort.
Assane Samb