A 2 jours de la fin du mois de ramadan, l’ambiance est morose dans certaines localités de la ville de Dakar plus particulièrement à Yarakh Tableau Ferail et à Dalifort. Chez les tailleurs, les clients se font rares en cette veille de la fête.
Un an après son apparition au Sénégal, la pandémie de Covid 19 continue d’impacter négativement sur le quotidien des sénégalais. La raison ? En cette veille de la célébration de la fête de Korité on avait l’habitude de voir le rush dans les marchés ou dans les ateliers de couture. C’est le constat à Yarakh Tableau Ferraille où certains tailleurs remarquent avec désolation la rareté des clients. C’est le cas de Daouda, jeune tailleur de son état, il a expliqué les circonstances qu’il endure. « Pour dire vrai les clients ne sont pas au rendez-vous. Auparavant, on pouvait coudre des centaines de tissus.
Malheureusement, vous l’avez vu de vos propre yeux qu’il n’y a pas assez de tissus qui vadrouillent sur la table » explique-t-il. Avant de poursuivre que les années précédentes, « je collectais beaucoup de bénéfices. Mais maintenant, on vit avec le peu qu’on gagne. J’avais franchement connu meilleur que ce que je suis en train de vivre actuel ».
Du côté des clients, on fait remarquer la cherté des tissus et la main œuvre réclamée par les tailleurs. C’est sur ces entrefaites que nous avons rencontré, Yacine Diop, teint de noir, a soutenu que : « je viens juste de quitter mon tailleur mais, les prix sont très chers. C’est la raison pour laquelle j’étais obligée de ramener mon tissu et de laisser sur place ceux de mon mari et de mon fils pour qu’il les coud ». Au marché de Dalifort, nous avons rencontré quelques personnes qui étaient venus récupérer leurs habits chez les tailleurs. Malgré la pandémie, ils sont parvenus à mettre la main à la poche pour se faire beau le jour de la fête. C’est le cas de Modou Faye qui nous a confié : « je peux dire que la pandémie à tout gâché parce que j’ai diminué le nombre de commande que je faisais.
Aussi, certains de mes clients m’ont indiqué qu’ils vont reprendre leurs habits de l’année dernière pour faute de moyens. L’autre tailleur qui est coté de son voisin sous le nom de Thiam Téranga rappelle son parcours. « Je suis là depuis 2002 mais c’est la première fois que je vis pareille situation. Son vœu est que le Chef de l’Etat aide les tailleurs car nous sommes impactés du covid-19. Tout notre travail s’est effondré », déplore-t-il.