Les parlementaires de Pastef ont organisé hier, une conférence de presse afin de s’expliquer sur les contours de la proposition de loi qui va être soumise à l’Assemblée, c’est à dire à eux-mêmes. En réalité, ils veulent nous dire le pourquoi ils vont la voter. Parce qu’à coup sûr, la loi va passer du fait justement de la majorité mécanique.
Alors, ils veulent s’expliquer, se justifier devant l’opinion, convaincre les sénégalais du bien-fondé de leur démarche. Car, la réalité est qu’Amadou Bâ n’ été qu’un prête-nom. C’est le Pastef qui porte la proposition de loi après que leurs experts se soient planchés sur la question pour trouver une voie de sortie. Cette interprétation dont ils parlent n’est rien d’autre qu’une modification.
Le but de la manœuvre est juste d’éviter de poursuivre ceux qui s’étaient battus pour eux. Car, ce serait indécent de le faire. Comme il serait indécent de ne pas abroger la loi parce qu’ils l’avaient promis. Pris alors entre le fer et l’enclume, le Pastef a trouvé la parrade: abroger tout en continuant à amnistier ses partisans et sympathisants auteurs d’actes criminels ou délictueux présumés.
Le prétexte des conventions internationales ne tient pas. La loi aurait pu être attaquée à son temps pour non-conformitée aux traités annoncés. Mais que nenni. C’est aujourd’hui que l’on sort les traités juste comme buée de sauvetage. Malheureusement, toute personne qui sera inculpée du fait de ces manifestations aura le sentiment d’avoir subi une justice à deux vitesses.
Manifestement, c’est la Justice des vainqueurs. Car, ce qui compte dans une loi, c’est la motivation. Or, celle-ci est certes de punir les auteurs d’actes criminels graves, mais aussi de sauver les jeunes « combattants » de 2021 à 2023, ceux qui étaient dans le « gatsa-gatsa » . Personne n’est dupe.
Assane Samb