Auteur de coups et blessures volontaires sur la personne de son père, Saliou N. et de son voisin, Bamar S., Abdoulaye C. N. N. a été jugé ce mercredi 23 août par le tribunal des flagrants délits de Dakar. Malgré ses troubles psychiatriques, le prévenu a été maintenu en détention. Il sera édifié sur son sort le 30 août prochain.
Né en 1987, Abdoulaye C. N. N. a été hospitalisé à maintes reprises pour des problèmes de santé mentale. Durant son procès ce mercredi 23 août 2023, le trentenaire ne cessait de s’en prendre verbalement à l’une de ses victimes, en l’occurrence son voisin, Bamar S. ou de couper la parole au président de la séance de façon brusque. « Il ment. Je l’ai blessé avec un couteau de cuisine, mais je ne l’ai pas trouvé chez lui », s’emportet-il tout en jetant un regard rempli de colère à sa mère et au plaignant. Dans la matinée du 15 août dernier, Abdoulaye C. N. N., armé d’un couteau de cuisine, a poignardé son père à l’abdomen. Après avoir abandonné ce dernier au salon, l’assaillant aurait blessé son voisin de palier, Bamar, S. à coups de machette. Alertés, des éléments du commissariat de Dieuppeul ont débarqué dans l’immeuble à six étages, sis à la Cité Keur Gorgui pour cueillir le mis en cause.
Face au juge du tribunal des flagrants délits de Dakar, Abdoulaye C. N. N. a reconnu les coups et blessures volontaires. « J’ai poignardé les deux victimes avec un couteau que j’ai saisi à la cuisine. J’ai été guidé par des esprits. J’entendais des voix dans ma tête », a-t-il affirmé avec froideur. Toutefois, le prévenu a confirmé ses troubles psychiatriques associés à la toxicomanie. « J’ai arrêté ma consommation d’alcool et de haschisch depuis mon incarcération », a-t-il laissé entendre. La défense plaide la démence pour sauver l’assaillant Encore sous le choc, Bamar S., 36 ans, a expliqué qu’il était dans les bras de Morphée au moment où l’assaillant faisait irruption dans son appartement. C’est sa femme de ménage qui l’a alerté. « Quand je me suis levé pour sauver mes enfants, il m’a donné plusieurs coups de coupe-coupe. Il y avait du sang partout. Il a aussi perforé les portes de l’appartement à coups de machette. Mes enfants sont traumatisés », s’est-il indigné. Entrepreneur dans le Btp, le plaignant a fustigé l’attitude de
ses voisins, arguant qu’ils sont restés insensibles à l’agression dont il a fait l’objet. « Personne n’a pris la responsabilité au sein de l’immeuble d’appeler la police. C’est moi qui l’ai fait en contactant le commissariat de Dieuppeul », lâche-t-il. La mère du prévenu a renseigné qu’elle se trouvait dans sa chambre au moment où ce dernier s’en prenait à son père. « J’ai entendu les cris de détresse de la victime », dit-elle.
Lors de sa plaidoirie, Me Takha Cissé a informé que le père du comparant, âgé de 70 ans, est sur un lit d’hôpital. Mais, il s’est désisté de sa constitution de partie civile. « Il a compris la gravité de l’état de santé mentale de son fils », soutient-il. Le parquet a requis l’application de la loi pénale. Selon Me Mame Gningue, le prévenu connaît des bouffées délirantes aiguës. C’est ce qui le rend impulsif. « Ce n’est pas la première
fois qu’il a eu ce dérapage. Il a été plusieurs fois hospitalisé par son médecin. Il a été amené par sa famille à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye. Il est allé à l’aéroport pour embarquer dans un avion sans titre de voyage sans visa. C’est ainsi que sa famille a été alertée. Il a été suivi à la clinique Croix Bleue. On a affaire à un homme malade », a plaidé le conseil de la défense qui a sollicité la relaxe sur le fondement de l’article 50 du code pénal. Le juge rendra sa décision le 30 août prochain.
KADY FATY