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foncier

Avec une fausse pièce d’identité, il encaisse Il encaisse 50 millions FCFA pour la vente d’un terrain

Omar Foutiyou N. s’était muni d’une fausse carte d’identité au nom d’Amary Bâ Diédhiou pour vendre un terrain à la dame Nafissatou D. à 40 millions francs. Le mis en cause avait promis de céder la même parcelle à Alé B. qu’il a dépouillé de 10,9 millions francs. Pour ces faits d’escroquerie et d’usage de faux document administratif, Omar Foutiyou N. risque de séjourner trois ans à la citadelle du silence. 
Nafissatou D. aura du mal à se relever du sale coup qu’Oumar Foutiyou N. lui a fait. Voulant acquérir un terrain à usage d’habitation, la jeune dame a pris contact avec le mis en cause qui lui a fait visiter une parcelle, située à Ngor courant 2021. Omar Foutiyou a fait croire à sa victime que le terrain appartient à son oncle Amary Bâ Diédhiou. Pour donner du crédit à ses dires, il fait intervenir une tierce personne qui se fait passer pour Amary Bâ Diédhiou. Au cours des pourparlers, Omar Foutiyou fait savoir à Nafissatou que son « oncle » est gravement malade et souhaite se faire soigner à l’étranger. À cet effet, il lui a chargé de vendre le terrain pour son compte. Les deux parties discutent et tombent d’accord sur 40 millions francs. Nafissatou émet un chèque et reçoit une décharge.
Mais, grande a été sa surprise quand elle s’est rendue quelque temps après sur la parcelle qui était en phase de construction. Inquiète, Nafissatou avise Omar Foutiyou qui lui dit qu’Amary Bâ Diédhiou se trouvait à Istanbul, puis en Israël. Après plusieurs relances, Omar Foutiyou remet un faux numéro à sa victime qui voulait entrer en contact avec M. Diédhiou. Sentant un coup foireux, Nafissatou D. este en justice. Au cours de leurs investigations, les enquêteurs découvrent que le nom d’Amary Bâ Diédhiou ne figure pas sur le fichier de la DAF (Direction de l’autonomisation des fichiers). Une fois au domicile du malfaiteur à Ouagou Niayes, ils y saisissent deux titres fonciers.

70 millions francs réclamés au prévenu
Écroué le 13 octobre dernier, Omar Foutiyou N. a été présenté au juge des flagrants délits de Dakar. Habillé en djellaba immaculée, l’homme à la taille légèrement imposante a déclaré qu’il est un simple courtier. Il a conclu une promesse de vente avec Alé B., lequel lui a versé un acompte de 10,9 millions francs. Mais, ce dernier s’est désisté lorsque Diédhiou a manqué à deux rendez-vous devant le notaire. « Je lui ai remboursé 6,9 millions francs », a affirmé le prévenu qui renseigne que le courtier Omar Diallo l’a présenté par la suite à Nafissatou D. Et l’acte de vente a été signé par Amary Bâ Diédhiou qui lui a donné 5 millions francs pour sa commission. « Quand Nafissatou m’a dit qu’un mur a été construit sur la parcelle, je me suis rendu sur les lieux pour le constater de visu.
J’ai alerté ensuite Amary Bâ Diédhiou qui est parti à l’étranger pour raisons médicales. Je ne me suis jamais fait passer pour son neveu », a-t-il dit de manière véhémente. S’agissant de la pièce d’identité, Omar Foutiyou a contesté l’avoir confectionnée. « Ce sont les policiers qui m’ont révélé que le document est argué de faux », a-t-il avancé. Invitée à se prononcer, Nafissatou D. soutient que le comparant a agi en tant que mandataire. Après la vente, elle s’est procurée un droit réel au nom d’Amary Bâ Diédhiou à la direction des impôts et domaines. « Je me rendais régulièrement sur le site. Quand j’ai voulu y ériger un zinc, il m’en a dissuadé », a-t-elle confessé. Dans sa plaidoirie, Me Alioune Badara Fall a martelé que le prévenu est un escroc à col blanc. « Amary Bâ Diédhiou n’existe pas. Le comparant ne dispose ni d’une procuration notariée ni d’un état de droit réel », a déploré le conseil de Nafissatou D. qui a réclamé 70 millions francs, en guise de réparation. Étant du même avis que l’avocat de la partie civile, le parquet a estimé que ce dossier méritait d’aller en instruction.
« Amary Bâ Diédhiou ne figure pas sur le fichier de la DAF. Mais, il figure dans les registres des impôts et domaines. Rien n’empêche de demander un complément d’enquête », a-t-il relevé. Pour ce qui est du faux, le substitut du procureur a souligné que le prévenu s’est arrangé pour se faire établir une carte d’identité. Et ces genres de personnes sont à bannir dans notre société. Le parquetier a ainsi requis une peine ferme de trois ans pour escroquerie et usage de faux document administratif. Les trois avocats de la défense ont plaidé la relaxe. D’après l’une des robes noires, Amary Bâ Diédhiou s’était présenté physiquement avec sa carte d’identité pour conclure la vente. À l’issue des débats, le juge a fixé son délibéré au 4 novembre prochain.

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