Mor Talla S. a passé trois mois en prison pour avoir administré quatre coups de couteau à son collègue Abdou Salam S. lors d’une rixe au marché Hlm5. Après sa libération, l’ancien détenu a porté plainte contre son antagoniste pour avoir reçu un violent coup de pierre au cours de la même rixe. Abdou Salam a été arrêté et placé en détention provisoire.
Tout est parti d’une bagarre entre Abdou Salam S. et Alassane S. Au cours de cet accrochage qui a eu lieu au marché Hlm5, les deux tatoueurs ont détruit la bâche d’une dame. C’est dans ces circonstances que Mor Talla S. est intervenu en proférant des insultes à l’endroit des belligérants. Des injures qu’Abdou Salam n’a pas tolérées. Il s’est retourné vers Mor Talla pour en découdre avec lui. Mais, ils ont été séparés par les riverains du célèbre marché.
Quelques minutes plus tard, Abdou Salam est revenu à la charge et a de nouveau attaqué Mor Talla. Mais, ce dernier a sorti un couteau avec lequel il a poignardé son protagoniste en lui donnant quatre coups sur différentes parties du corps. Mor Talla a, quant à lui, reçu une pierre en pleine tête. À l’issue de cette rixe, Abdou Salam a saisi la justice pour coups et blessures volontaires ayant entraîné 15 jours d’incapacité temporaire de travail. Interpellé, Mor Talla a été jugé et condamné à trois mois de prison ferme. Après avoir purgé cette peine, l’ancien prisonnier a décidé de contre-attaquer et de porter plainte contre son antagoniste pour coups et blessures volontaires ayant occasionné 18 jours d’incapacité temporaire de travail et dommage à la propriété mobilière d’autrui. Mor Talla a confié aux enquêteurs qu’Abdou Salam a saccagé son salon de tatouage et volé ses biens quelques heures après leur sanglante bagarre.
Arrêté, ce dernier a été traduit devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Mais, il n’a reconnu que la première infraction. Agé de 24 berges, Abdou Salam a indiqué que sa vie était en danger. C’est pourquoi il s’est emparé d’une pierre pour frapper la partie civile. Mor Talla a maintenu ses accusations, arguant qu’il était à l’hôpital pour des soins au moment où le prévenu vandalisait son salon. Ce sont les riverains du marché qui l’ont avisé. Le témoin Mamadou Lamine D. a confirmé le saccage tout en assurant qu’il était absent au moment des faits.
Après avoir requis la relaxe pour le chef de dommage à la propriété mobilière d’autrui, la parquetière a demandé deux mois d’emprisonnement ferme contre le prévenu. Du côté de la défense, c’est le comparant qui est en réalité la victime. Il a agi pour se défendre. « C’est de la légitime défense. La partie civile a juste subi un jet de pierre », a fait observer l’avocat qui a plaidé la relaxe pour les deux délits. L’affaire sera vidée le 19 octobre prochain.
KADY FATY