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L’histoire politique du Sénégal est en effet marquée par des duos emblématiques (Président de la République et son Premier ministre) qui se sont transformées en dualités, le plus souvent au détriment du fonctionnement régulier des institutions. Une dualité au sommet de l’Etat qui n’a pas épargné le tandem Diomaye-Sonko. La relation entre Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, et le président Bassirou Diomaye Faye semble traverser une zone de turbulences. Chronique de désaccords !
« Si j’étais président de la République »
Un an et demi après leur arrivée au pouvoir, le président et son premier ministre peinent à cacher leurs importants désaccords. Une situation qui enraye le fonctionnement de l’État, au cœur d’une crise financière sans précédent. […] En effet, depuis plusieurs jours, un malaise s’installe pernicieusement et s’amplifie au sommet de l’État. C’est dire qu’il y a une réelle divergence d’opinion entre les deux éléments du binôme, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et son Premier ministre, Ousmane Sonko, qui débouche très probablement sur une tension qui reflète des conceptions profondément différentes du pouvoir, de l’État et de la gouvernance.
Moins de quatre mois après leur accession aux affaires, le vernis de la complicité a commencé à craquer. Lors de la campagne électorale pour les élections législatives, le Premier ministre a tenu, une allocution virulente dans laquelle il s’en est pris à peine voilée au chef de l’État. Il a dénoncé une campagne d’affaiblissement menée contre lui, tolérée voire orchestrée, selon lui, depuis le sommet de l’État. S’adressant directement à Diomaye Faye, Sonko a déclaré : « Je lui ai dit que si j’étais moi-même président de la République, ces gens ne parleraient pas ainsi de moi », avant de l’interpeller publiquement : « Qu’il règle ce problème ou qu’il me laisse le régler. »
Juste après les Législatives, le vernis de la complicité a encore commencé à craquer. Lors d’un discours prononcé le 10 juillet, le Premier ministre sénégalais a exprimé publiquement son mécontentement envers le président Bassirou Diomaye Faye. Celui qui est également le chef du parti au pouvoir lui a reproché un manque d’autorité et de soutien, notamment face aux attaques médiatiques d’opposants et d’activistes, et avait dénoncé un « problème d’autorité » au Sénégal. Il a aussi révélé avoir abordé ces attaques avec le président Bassirou Diomaye Faye : « Il peut arrêter ces attaques contre ma personne quand il le souhaite. Pourquoi ne le fait-il pas ? Ça, c’est une autre question. »
« Un problème d’autorité au Sénégal »
Lors d’un discours prononcé le 10 juillet, le Premier ministre sénégalais a exprimé publiquement son mécontentement envers le président Bassirou Diomaye Faye. Celui qui est également le chef du parti au pouvoir lui a reproché un manque d’autorité et de soutien, notamment face aux attaques médiatiques d’opposants et d’activistes, et avait dénoncé un « problème d’autorité » au Sénégal. Il a également dénoncé un manque de marge de manœuvre pour gouverner et mettre en œuvre les réformes promises, appelant le président à “prendre ses responsabilités ou le laisser gouverner”.
Diomaye : « Je n’ai aucun conflit avec lui »
Si Sonko a adopté ligne de conduite frontale, le président Diomaye a préféré jouer la carte de l’apaisement après la charge virulente de son Premier ministre contre lui, « Des divergences avec le Premier ministre? Non. Il l’a dit. Il est mon ami », a réagi Bassirou Diomaye Faye sur la télévision publique, de retour d’un voyage aux Etats-Unis « Je n’ai aucun conflit avec lui. Je souhaite continuer à m’appesantir sur ce que les Sénégalais attendent de nous, en mettant l’accent sur les solutions à apporter à leurs difficultés ».
La note qui désavoue le tera-meeting
L’unité entre les deux têtes de l’exécutif sénégalais s’est fissurée une nouvelle fois, après que le président Bassirou Diomaye Faye a contredit publiquement son Premier ministre, Ousmane Sonko, au sujet de la réorganisation de la coalition Diomaye Président. La nomination d’Aminata Touré, alias Mimi Touré, à la tête de la coalition a été perçue comme un geste politique fort du président Faye pour affirmer son autorité face à son Premier ministre. Les critiques de Sonko envers certains ministres, notamment Abdourahmane Diouf et Mimi Touré, accusés de corruption et de mauvaise gestion, n’ont pas été suivies d’effet. Le parti Pastef, dirigé par Ousmane Sonko, a publié un communiqué désavouant ouvertement la décision du chef de l’État, réaffirmant qu’Aïda Mbodj demeure la seule coordonnatrice légitime de la coalition.
