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Benin: Des prisons construites pour des travailleuses de sexe, une façon bien superficielle de régler un sérieux problème de société

La lutte contre les travailleuses de sexe a pris une nouvelle tournure au Bénin. Depuis quelques semaines en effet, les filles de joie sont traquées par la police républicaine et certaines ont été mises aux arrêts aussi bien à Cotonou qu’à Parakou. Une dizaine d’entre elles ont même été jetées en prison selon des informations rapportées par les médias locaux. Seulement, on se demande si c’est cela la solution. N’est-ce pas mieux de chercher les causes profondes du phénomène pour une solution plus adaptée ?

Le travail du sexe au Bénin est un phénomène complexe, influencé par de multiples facteurs socio-économiques et culturels. Pour lutter efficacement contre ce phénomène, il est essentiel de comprendre ses causes profondes. En effet, de nombreuses personnes, notamment les femmes et les jeunes filles, se tournent vers le travail du sexe par manque d’alternatives économiques.

La pauvreté, les inégalités sociales et les problèmes liés à l’éducation sont des facteurs aggravants. L’absence d’emplois décents et stables pousse certaines personnes, en particulier les jeunes, à chercher des moyens de subsistance rapides, même si cela implique de prendre des risques pour leur santé et leur sécurité. Tous ceux qui sortent chaque année des universités béninoises sont difficilement casés. Nombreux parmi eux sont obligés de se retrouver à leur propre compte, ou à nouveau, à la charge des parents, qui sont eux aussi, pour la plupart démissionnaires. Ainsi, nombre des filles qui s’adonnent de nos jours au travail de sexe, sont des diplômées des écoles et universités du Bénin et des pays voisins. Par ailleurs, beaucoup d’entre les travailleuses de sexe viennent des pays limitrophes du Bénin.

Avec le phénomène de l’extrémisme violent qui vient s’ajouter aux autres causes, et qui occasionne des déplacements de populations, de nombreuses familles sont en lambeau et leurs filles et femmes obligées de se livrer à la prostitution pour survivre.Les normes sociales et les stéréotypes de genre poussent également certaines femmes et filles, à se considérer comme n’ayant d’autre choix que le travail du sexe pour survivre ou améliorer leur situation.

Les réseaux de proxénétisme qui favorisent le phénomène

Le trafic d’êtres humains, notamment des femmes et des enfants, vers l’exploitation sexuelle est un fléau qui alimente le travail du sexe au Bénin. Beaucoup de filles de joie rencontrées à Cotonou, Bohicon, Parakou et ailleurs, sont des esclaves des réseaux de proxénétisme qui se sont développés au Bénin. Lorsqu’on s’approche des filles et qu’on les interroge, elles déclarent sans aucune gêne qu’elles travaillent pour des gens qui les paient sur commission.

De plus en plus, les promoteurs de bars, buvettes et autres lieux de distraction sont les principaux actionnaires de ce commerce illicite. S’ils ne se servent pas de ces filles de joie comme des appâts, pour attirer la clientèle, alors ils les positionnent pour que leur travail (vente du sexe), rapporte de la valeur ajoutée.


Pour assouvir leur soif, les proxénètes sont parfois obligés de ramener des filles du Nigéria, du Niger, du Togo, du Burkina, de la Côte d’Ivoire et autres pour animer le marché du sexe au Bénin, avec tout ce que cela comporte comme risque aussi bien pour elles, leurs clients que l’image du pays et la sécurité des personnes et des biens.

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