Après le Cameroun , Emmanuel Macron sera ce mercredi 27 juillet, au Bénin où il sera reçu en fin de matinée par son homologue, Patrice Talon. Les deux hommes visiteront ensuite l’exposition consacrée aux 26 œuvres des trésors royaux d’Abomey restituées par Paris en novembre dernier. La culture sera donc au menu de ce déplacement, tout comme les questions sécuritaires.
Les incursions sporadiques de groupes terroristes se multiplient, en effet, depuis des mois dans le nord du Bénin. La visite du président français sera l’occasion pour les deux hommes d’État d’aborder le sujet. En mai, les autorités béninoises avaient affirmé avoir recensé près d’une vingtaine d’attaques de groupes armés depuis fin 2021. La situation est scrutée de très près par Paris. Le sujet sera donc au centre des discussions entre les deux présidents. Cotonou devrait ainsi formuler des demandes d’appui.
La France se dit, elle, prête à apporter un soutien concret au Bénin en matière d’appui aérien, de renseignement et d’équipement, ainsi que dans le domaine de la formation, même si Paris s’occupe déjà de former des militaires béninois dans le nord du pays.
À côté du sujet sécuritaire, il sera aussi question de culture. La France s’est engagée, depuis près de quatre ans, dans une politique de coopération muséale avec le Bénin. Cette politique s’est traduite par la restitution, en novembre dernier, de 26 œuvres d’art et par un soutien financier pour la construction du musée qui accueillera à terme ces pièces à Abomey. Sur le sujet des restitutions d’œuvres d’art à l’Afrique, Emmanuel Macron franchira-t-il une nouvelle étape aujourd’hui en annonçant la mise sur pied d’une loi-cadre pour simplifier ces retours ?
Le programme du président français ne prévoit aucune rencontre avec l’opposition. Et pourtant, les adversaires politiques de Patrice Talon l’accusent d’avoir abîmé le modèle démocratique béninois. L’opposition souhaite qu’Emmanuel Macron évoque le sujet avec son homologue béninois, rapporte notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan.
Les attentes de l’opposition sont essentiellement politiques. Un des leaders du parti Les Démocrates, Tigri Alassane, estime que « la démocratie, les droits de l’homme sont sérieusement au creux de la vague ». Il explique que les attentes de l’opposition « sont celles de tous les Béninois, à savoir la libération de tous les détenus politiques dont Joël Aivo et Reckya Madougou et la tenue d’élections inclusives et paisibles ». « C’est le minimum que le président Macron de la France, pays des droits de l’homme, est en droit d’exiger du président Talon », ajoute Tigri Alassane. « Le Bénin est à l’opposé des valeurs démocratiques en cours chez Macron », renchérit Candide Azanaï du parti Restaurer l’espoir.