Une « charte constitutionnelle de la transition » signée mardi par le chef de la junte au Burkina Faso fixe à trente-six mois la période de transition avant de nouvelles élections pour lesquelles le président de la transition ne sera pas éligible.
La période de transition avant un retour à l’ordre constitutionnel au Burkina Faso a été fixée à trois ans, indique une charte signée mardi 1er mars par le chef de la junte qui a renversé le 24 janvier le président élu, Roch Marc Christian Kaboré. « La durée de la transition est fixée à trente-six mois à compter de la date de l’investiture du président de la transition », le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo, stipule une « charte constitutionnelle de la transition » qu’il a signée à l’issue des travaux d’assises nationales rassemblant « les forces vives » du pays qui l’investiront mercredi.
La durée de cette période de transition est supérieure à celle de trente mois proposée par une commission technique mise en place par la junte début février et par un projet de charte qui a été discuté pendant plusieurs heures par les assises nationales lundi et mardi.
Les travaux de ces assises ont impliqué la junte, les partis, syndicats, organisations de la société civile, de la jeunesse, des femmes et des personnes déplacées par les attaques jihadistes qui frappent le Burkina Faso depuis 2015. La charte stipule par ailleurs que le président de la transition « n’est pas éligible aux élections présidentielle, législatives et municipales qui seront organisées pour mettre fin à la transition ». Cette disposition s’applique également aux 25 membres du gouvernement de transition dont « le Premier ministre est une personnalité civile »
Outre le président et le gouvernement, les organes de la transition comprennent un « Conseil d’orientation et de suivi de la transition », fixant « les grandes orientations de la politique de l’État », et une « Assemblée législative de transition » composée de 75 membres, selon la charte.
Il précise que deux des principales missions de la transition sont « de lutter contre le terrorisme, restaurer l’intégrité du territoire national » et en « assurer la sécurité », et « apporter une réponse efficace et urgente à la crise humanitaire et aux drames socio-économiques et communautaires provoqués par l’insécurité ». Elle devra également « renforcer la gouvernance et la lutte contre la corruption ». Outre le reproche d’impuissance face aux groupes jihadistes, le président renversé Roch Marc Christian Kaboré – en résidence surveillée à Ouagadougou depuis le putsch – était aussi accusé de ne pas avoir fait preuve d’efficacité dans la lutte contre la corruption.