Écroué depuis le 14 janvier à la maison d’arrêt et de correction des armées (Maca) de Ouagadougou, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana a vu sa liberté provisoire refusée ce mercredi 12 octobre 2022 à la suite d’un huit clos.
Le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana est poursuivi pour « tentative de déstabilisation des institutions de l’Etat », « détournement de biens publics, faux et usage de faux, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux ». Sa demande de liberté provisoire a été rejetée ce mercredi par la chambre de contrôle de l’instruction. « Il n’y a aucun élément à charge qui prouve que le lieutenant-colonel Zoungrana a détourné un seul centime lorsqu’il était le chef du corps du 12e régiment à Ouahigouya » a avait réagi Me Paul Kéré à lefaso.net visiblement déçu par cette décision de la justice.
Ex-chef de corps du 12e régiment d’infanterie commando, basé à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, le lieutenant-colonel, âgé de 41 ans, avait passé le témoin le 21 décembre 2021, avant de regagner Ouagadougou où il attendait une nouvelle affectation.
Outre Emmanuel Zoungrana, une dizaine d’autres personnes – militaires et civils – ont été mises en examen dans le cadre de cette affaire survenue quelques jours avant le putsch du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé le 24 janvier le président Roch Marc Christian Kaboré. Ce dernier a été à son tour chassé du pouvoir le 30 septembre par le capitaine Ibrahim Traoré.