« Des hommes armés se sont introduits au domicile de MSF » et « cinq membres de notre équipe ont été emmenés » à Fotokol, à la frontière avec le Nigeria, où les groupes djihadistes Boko Haram et État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap, selon l’acronyme en anglais) attaquent régulièrement les civils et les militaires, a indiqué vendredi MSF.
Trois travailleurs humanitaires, une Franco-Ivoirienne, un Sénégalais et un Tchadien, ainsi que deux gardes de sécurité camerounais ont été enlevés, a précisé un responsable de l’administration locale, qui a requis l’anonymat.
« Rien ne permet de lier cet acte aux attaques de Boko Haram. Nous ne savons pas si c’est un simple vol qui a mal tourné. Un coffre-fort a été ouvert », a-t-il ajouté, précisant que l’armée est à leur recherche. « Ni l’identité ni les motifs des auteurs ne sont connus à ce jour », a également indiqué MSF.
Les autorités camerounaises appellent indistinctement Boko Haram le groupe du même nom originaire du Nigeria ou sa branche dissidente de l’Iswap, qui a fait allégeance à l’EI.
Fotokol, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, se trouve près du lac Tchad, vaste étendue d’eau et de marécages qui étend ses rives dans quatre pays : Tchad, Niger, Cameroun et Nigeria. Boko Haram et l’Iswap ont installé leurs repaires dans certains des innombrables îlots dont est parsemé le lac. Les djihadistes conduisent régulièrement des attaques contre les militaires et les civils dans les quatre pays dans cette zone. Elles se sont multipliées ces derniers mois, les groupes armés profitant de leur connaissance de ce terrain marécageux.