Assane GUEYE, connu sous le nom d’Azoura FALL, est au centre d’une nouvelle affaire judiciaire après la publication d’une vidéo virulente sur les réseaux sociaux. Dans ladite vidéo, le militant de PASTEF s’en est pris avec une violence inouïe à l’ancien Président Macky SALL et à son ex-ministre, Mame Mbaye NIANG. Ces propos ont suscité une vive polémique et ont conduit à son interpellation par la Division spéciale de cybersécurité (DSC) où il a été mis en garde à vue. Il pourrait être poursuivi pour attentat aux bonnes mœurs et devrait être déféré au parquet de Dakar.
Son avocat, Me Bamba CISSE, oriente sa défense vers l’état mental de son client. Il affirme qu’Azoura FALL est profondément affecté par un précédent séjour en prison qui a duré plus d’un an, dont six mois dans des conditions extrêmes. « Il est affecté psychologiquement par son précédent séjour carcéral de plus d’un an, dont six mois dans des conditions extrêmes, avec plus de 50 personnes dans une cellule. Cela a gravement altéré son état mental. Il affirmait ne dormir que 15 minutes pendant six mois, ce qui l’a profondément affecté », a soutenu l’avocat. Selon lui, cette détérioration mentale expliquerait la virulence des propos tenus par son client, qui tiendrait Macky SALL et Mame Mbaye NIANG pour responsables de sa souffrance psychologique.
Cette orientation de la défense, axée sur une éventuelle irresponsabilité pénale pour cause de démence, fait réagir dans les milieux médicaux, judiciaires et même de la société civile. Ansoumane DIONE, président de l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (ASSAM), appelle à la prudence. Pour lui, seule une expertise psychiatrique indépendante peut permettre d’établir clairement si Azoura FALL jouissait de toutes ses facultés mentales au moment des faits. « Il faut aller au-delà du simple certificat médical. Une expertise judiciaire est essentielle pour évaluer sa responsabilité pénale », a-t-il déclaré dans des propos repris par L’Observateur.
Il met également en garde contre les effets d’une décision judiciaire précipitée. «En envoyant Azoura FALL en prison sans expertise, on risque d’augmenter le nombre de malades mentaux incarcérés, dont l’état empire en détention», avertit-il. Toutefois, M. DIONE précise que si l’expertise venait à établir que le prévenu était mentalement apte, la justice devra suivre son cours et appliquer la loi dans toute sa rigueur, quels que soient les antécédents médicaux évoqués.
Babacar NGOM