Dans une déclaration publiée sur ses réseaux sociaux, Alioune Tine s’est insurgé contre les propos de maître Moussa Bocar Thiam qui ont suscité une vive polémique sur la toile. Le défenseur des droits humains dénonce des « propos graves et choquants » qui vont à l’encontre de la démocratie et de la liberté de vote selon lui.
Le fondateur du Think Thank Africajom Center est monté au créneau ce mardi pour dénoncer les propos tenus par le ministre de la communication en marge d’un meeting organisé dans son fief. En effet, maître Moussa Bocar Thiam, sur un ton menaçant, a appelé les «Wolofs» de cette localité à voter pour le candidat de la majorité tout comme les autres ethnies. Des propos qui n’ont pas laissé Alioune Tine indifférent « propos graves et choquants sortis de la bouche d’un ministre de la République, ces propos violent les principes et valeurs de la démocratie, notamment la liberté de vote, les valeurs et principes de l’unité nationale et du vivre ensemble en faisant émerger le poison de l’éthnicisme », a-t-il déclaré.
Dans ce sillage, le membre de la société civile invite les acteurs politiques à faire attention aux éléments de langage qu’ils utilisent pour, dit-il, éviter les flambées de violence. Pour Alioune Tine, le Sénégal est petit et les élections vont vite passer. Par conséquent, le défenseur des droits humains invite les politiques à faire preuve de retenue et de tolérance. Dans ce même ordre d’idées, Alioune Tine soutient que tous les candidats et tous les leaders politiques, tous les chefs religieux et tous les leaders de la société civile et les médias doivent appeler au calme, à la tolérance et à la paix.
Pour lui, la présidentielle doit finir en beauté « il nous faut terminer en beauté ce processus électoral. Cette victoire-là sera, celle de la démocratie et du Sénégal », a-t-il conclu.
Une position soutenue par son collègue de la société civile en l’occurrence Seydi Gassama qui appelle les démocrates à condamner les propos de Moussa Bocar Thiam « encore une nouvelle dérive de Moussa Bocar Thiam qui dénie aux wolofs, commerçants et ouvriers établis á Ourossogui le droit de voter contre le candidat qu’il soutient. Ces propos, enrobés de menaces, doivent être condamnés par tous les démocrates », a-t-il indiqué.
L’ancien directeur exécutif de la section d’Amnesty international au Sénégal rappelle ainsi, dans la foulée, que l’ancien président de la République Abdoulaye Wade avait tenu des propos similaires en 2012 et tout le monde s’était ligué contre lui à l’époque.
EL HADJI MODY DIOP