Les personnes atteintes de déficience intellectuelle font face à une discrimination et une prise en charge inadéquate. Special Olympics leur vient en aide et prend en charge 4 000 jeunes et enfants atteints.
L’Organisation Mondiale de la Santé définit la déficience intellectuelle comme la capacité sensiblement réduite de comprendre une information nouvelle ou complexe, et d’apprendre et d’appliquer de nouvelles compétences. Pour l’Association Américaine des Déficiences Intellectuelles ou Développementales, c’est un quotient intellectuel (QI) inférieur à 70 et un comportement adaptatif déficitaire, et se manifeste avant l’âge de 18 ans. Selon la directrice nationale Special Olympics Sénégal, Rajah Dioury Sy, 4000 enfants et jeunes sont pris en charge dans leur structure et les causes de la déficience intellectuelle sont dans la conception à savoir les maladies génétiques, les chromosomiques comme la trisomie, incompatibilité sanguine entre autres. « Les causes peuvent être retrouvées pendant la grossesse avec les virus, les médicaments, parasites, alcool, tabac, mais également à la naissance avec une souffrance cérébrale du nouveau-né, prématurité », laisse-t-elle entendre.
Sur cette liste s’ajoutent après la naissance avec les maladies infectieuses, virales, intoxications, traumatismes. » Les caractéristiques fonctionnelles de la d’efficience intellectuelle sont secondaires au handicap intellectuel mais à des degrés variables liées à la sévérité du handicap. Il s’agit de la difficulté à établir et à maintenir une conversation, le manque de structure et d’organisation dans la réalisation des tâches scolaires et la difficulté à suivre les consignes de groupe », renseigne-t-elle.
En ce qui concerne les caractéristiques affectives et sociales, elles sont dérivées de la déficience intellectuelle, dépendent largement de l’environnement, des stimulations reçues et de la qualité des relations interpersonnelles comme la difficulté à comprendre les sentiments et émotions, le manque de confiance en soi et la difficulté d’identification et d’appartenance à un groupe et le manque d’habiletés sociales. Selon Mme Sy, 3% de la population générale est atteinte de déficience intellectuelle présente à la naissance ou au cours de la période de développement. « Elle peut être permanente mais peut être aidée par le plein épanouissement du potentiel. Elle n’a rien à voir avec la maladie mentale. La personne peut être très compétente socialement mais peut avoir des troubles de caractère », dit-elle. Cependant, les personnes atteintes font face à une marginalisation et une mise à l’écart, un faible taux d’accès à l’éducation surtout celle inclusive quasiment inexistante et une employabilité extrêmement faible.
Les acteurs font face à des barrières à lever comme les politiques publiques insuffisantes, les attitudes négatives, le manque de personnel qualifié, l’inaccessibilité, les difficultés de financement, l’absence de consultation et de participation et le manque de statistiques. Il a été noté que les personnes handicapées ont des besoins plus importants en matière de soin de santé et font face à des défis plus importants en matière d’accès aux soins. 24% des personnes handicapées sont pauvres (vs 13% pour les personnes sans handicap), 19% des femmes sont en situation d’handicap (vs 12% des hommes).
Les statistiques révèlent que les personnes vivant avec une déficience intellectuelle ont une espérance de vie inférieure de 16 ans à la population, sont en surpoids, contrôlent moins leur alimentation et ont tendance à avoir de l’hypertension. Ils font face à une prise en charge médicale inadaptée. Des études, au niveau mondial, ont montré que les personnes atteintes de déficience intellectuelle sont exposées aux problèmes de santé avec un risque de 40% de souffrir de manque de vitamines. Et l’on note une inadéquation des soins de santé disponibles, des problèmes de vision peu ou pas soignés, un faible accès aux services et aux soins de santé, une mauvaise alimentation, une audition et des problèmes cardiaques et neurologiques.
NGOYA NDIAYE