Abdou Karim D. et Djiby D. ont produit de faux documents administratifs pour obtenir un passeport. Ils ont été coincés au bureau des passeports, puis livrés aux éléments de la sûreté urbaine.
Abdou Karim D. et Djiby D. sont nés respectivement en Guinée Conakry et Côte d’Ivoire. Au lieu de chercher la nationalité sénégalaise par la voie de la naturalisation ou du mariage, les deux hommes ont pu par l’intervention d’une tierce personne se procurer des extraits de naissance, puis des pièces d’identité. Avec ces faux documents, Abdou Karim et Djiby se sont présentés au bureau des passeports pour obtenir ledit titre de voyage.
Ayant des doutes, l’agent a interpellé les mis en cause sur leurs origines. C’est dans ces circonstances que ces derniers ont avoué leurs micmacs. Une fois à la sûreté urbaine, Djiby D., 36 ans, a indiqué que les faux documents lui ont été délivrés par son coach sportif, Lamine Niang qui voulait l’aider à décrocher un contrat dans un club de football. D’ailleurs celui-ci a réduit son âge sur l’acte de naissance qui a été confectionné à Bambey. Commerçant domicilié à Zac Mbao et père de six enfants, Abdou Karim D. a soufflé qu’il vit au Sénégal depuis une trentaine d’années.
C’est un policier qui lui a confectionné l’extrait de naissance moyennant 15.000 francs. Inculpés pour faux et usage de faux dans des documents administratifs, les prévenus ont été présentés au juge des flagrants délits de Dakar. Tout au long de l’audience, ils ont soutenu qu’ils n’avaient aucune connaissance de la nature des documents incriminés. « Mes parents sont Sénégalais. Mais, je suis né à Bouaké. Je suis venu au Sénégal en 1998. C’est Lamine qui m’a proposé de diminuer mon âge », a avancé Djiby D.
Dans ses réquisitions, la déléguée du procureur a estimé que les prévenus ont posé des actes constitutifs de faux. Elle a demandé au tribunal de les condamner à six mois de prison ferme. Selon Me Mame Coumba Kane, Djiby D. est un illettré. « Il n’était pas conscient qu’il était détenteur d’un faux . Sa bonne foi ne souffre d’aucun doute. Il est victime de son ignorance », a plaidé l’avocate.
À défaut d’une relaxe, Me Kane a sollicité la clémence, arguant que son client est nouvellement marié et sa femme est enceinte. Reprenant la parole, Abdou Karim, sans avocat, a imploré le pardon du tribunal qui a fixé son délibéré au 14 septembre prochain.