Malgré les progrès des méthodes de recherche, de nombreuses personnes vivant en Afrique disparaissent tous les ans et restent introuvables.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge recensent actuellement, quelque 48 000 personnes portées disparues en Afrique. Un chiffre qui ne représente qu’une fraction du nombre réel de disparitions et de l’immense crise humanitaire à laquelle fait face. La révélation est faite par le directeur du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) pour la région Afrique. Patrick Youssef s’exprimait à l’occasion de la journée internationale des personnes disparues.
« Les reportages sur l’impact humanitaire des conflits et des situations de violence mettent souvent l’accent sur le nombre de personnes tuées ou déplacées. Les destructions visibles et les besoins matériels accaparent notre attention, reléguant au second plan la tragédie de ceux qui se retrouvent séparés des leurs », ajoute-t-il. Non sans préciser que leur cauchemar continue longtemps après que les armes se sont tues et que l’attention des médias s’est détournée.
Selon les statistiques du Réseau des liens familiaux de la Croix-Rouge/Croissant-Rouge, en 2020, près de 9500 personnes, précédemment enregistrées comme disparues par leurs familles, ont été localisées, ce qui correspond à une moyenne de 26 personnes par jour. Ces cas ont été résolus par le CICR, les Sociétés nationales et, dans certains cas, les familles elles-mêmes.
En 2020, les membres du CRCR ont contribué au maintien des liens familiaux entre les membres de la famille par exemple, via la collecte et la diffusion de centaines de milliers de messages Croix-Rouge (145. 000 RCM collectés et 112.300 RCM diffusés) et via des appels téléphoniques (1’084’000 appels réussis en 2020).
Selon toujours ledit rapport, un nombre alarmant de migrants disparaît chaque année, en Afrique comme dans les pays de destination, au cours des dangereux voyages entrepris en quête de sécurité ou de meilleures perspectives économiques.
Durant leur périple, il n’est pas rare que des trafiquants leur infligent des traitements atroces.
Le risque de perdre le contact avec leurs proches est réel. Bien souvent, les migrants ne les appellent pas parce qu’ils n’ont pas accès à un téléphone, qu’ils ont peur ou que le coût est trop élevé.
MADA NDIAYE