En point de presse ce lundi au siège de Pastef, Ousmane Sonko est longuement revenu sur l’actualité politique le concernant. Le leader des patriotes prévoit une prévoit une campagne de désobéissance civile à l’endroit de la justice, confirme sa supposée tentative d’assassinat lors des évènements du 16 février dernier et révèle dans la foulée qu’il ne négociera jamais avec Macky Sall même avec un pistolet à trempe.
C’est un Ousmane Sonko en mode déballage qui faisait une déclaration hier. En effet, le maire de Ziguinchor qui a décidé d’écourter ses visites de proximité pour se rendre à Dakar se dit fatigué de toutes les « persécutions » subies depuis plus de quatre ans. Ainsi, revenant sur ses dossiers judiciaires en cours notamment l’affaire Adji Sarr qui sera jugée le 16 mai prochain et l’affaire Mame Mbaye Niang, jugée ce 8 mai en appel, Ousmane Sonko demande aux magistrats de prendre leurs responsabilités car dit-il, il n’acceptera plus que ses droits soit bafoués.
Le leader de Pastef estime qu’il est l’homme politique le plus persécuté dans l’histoire politique du pays et ceci avec la complicité selon lui, d’une dizaine de magistrats aux ordres. Pour étayer ses propos, l’ancien inspecteur des impôts et domaines a passé en revue tous les moments où ses droits ont été bafoués. De sa radiation qu’il juge illégale en passant par sa convocation dans l’affaire Adji Sarr en tant que député jouissant d’une immunitaire parlementaire jusqu’à la programmation avec rapidité de son procès en appel l’opposant à Mame Mbaye Niang, Ousmane Sonko n’a laissé aucun détail de côté. Parlant du dernier renvoi de son procès en diffamation, le maire de Ziguinchor estime que le président Macky Sall n’a pas encore trouvé les juges qui sont prêts à le condamner et le rendre inéligible. Selon lui, des juges ont été affectés pour n’avoir pas suivi les instructions du chef de l’Apr qui voulait une lourde condamnation l’empêchant d’être candidat dans l’affaire de diffamation qui l’oppose au ministre du tourisme.
D’ailleurs sur sa condamnation à deux mois avec sursis et des dommages et intérêts à hauteur de 200 millions, Ousmane Sonko se dit ne pas être satisfait du verdict et a annoncé dans la foulée que ses avocats ont introduit un recours. Mieux, le chef de l’opposition dit qu’il ne paiera aucun centime à Mame Mbaye Niang. Pour ce qui est du dossier de viol qui l’oppose à la masseuse Adji Sarr, le leader de Pastef estime que tous ses droits ont été foulés au pied et qu’il n’a plus rien à faire avec cette affaire qu’il considère toujours comme « un complot » de Macky Sall et de quelques-uns de ses lieutenants notamment Mamour Diallo. C’est au regard tous ces éléments qu’Ousmane Sonko a décidé selon ses dires, de mener une campagne de « désobéissance civile à la justice » et invite les sénégalais à lui emboîter le pas.
Revenant sur sa supposée tentative d’assassinat qu’il aurait subi le 16 mars dernier en marge de son procès en diffamation l’opposant à Mame Mbaye Niang, l’ancien député confirme l’hypothèse d’un « assassinat » qui aurait été bien planifié d’après lui « le laboratoire nous a bel et bien confirmé qu’il y a la présence d’un liquide toxique sur les habits que je portais. Nous allons traiter ce dossier comme il se doit. Je suis d’une santé fragile depuis quelques temps et je tiens Macky Sall pour responsable de tout ce qui m’arrivera », a-t-il fait savoir tout en déclarant qu’il ne baissera jamais les bras quel que soit son état de santé. Sur la plainte de Frédéric Napel pour diffamation et appel au meurtre contre lui, Sonko révèle que c’est le Général Moussa Fall, le ministre de l’intérieur Antoine Diom et le ministre de la justice Ismaila Madior Fall qui sont derrière. Le maire de Ziguinchor révèle par la même occasion que c’est le doyen des juges Maham Diallo qui a fait venir au Sénégal Frédéric Napel pour sa sécurité et celle d’Adji Sarr.
Sur le dialogue politique
Sur un autre registre, Ousmane Sonko s’est prononcé sur l’appel au dialogue lancé par le chef de l’État. Le maire de Ziguinchor trouve qu’il n’y aucune raison de dialoguer d’autant plus que Macky Sall a dit lui-même sur une radio de la place que tout marche bien dans le pays. En effet, le leader des patriotes voit en ce dialogue une tentative de « validation du troisième mandat et de son isolement ». Pour lui, le dialogue politique de 2016 avait tout réglé et qu’il suffit pour Macky Sall de prendre un décret pour faire appliquer toutes les recommandations issues de ce dialogue.
Mais, il considère que l’actuel locataire du palais a d’autres objectifs en tête et pour en arriver dit-il, il a besoin de faire chanter les acteurs politiques de l’opposition en les promettant pour certains une amnistie et pour d’autres, la suppression du parrainage. C’est pourquoi d’ailleurs, Ousmane Sonko invite les leaders de l’opposition à ne pas accepter le chantage et les compromissions. Mieux, l’ancien inspecteur des impôts et domaines estime que les nombreuses arrestations notées dans les rangs de son parti sont « un moyen de pression » que Macky Sall veut utiliser pour l’amener à la table des négociations mais, le leader de Pastef rassure qu’il « ne négociera jamais même avec un pistolet sur la trempe ».
EL HADJI MODY DIOP (stagiaire)