Le groupe de réflexion WASH/Réseau des Think-Tank UEMOA a tenu un atelier régional du projet WASPA. L’objectif est de construire et de maintenir une politique de leadership pour une meilleure gestion de l’assainissement basée sur les directives africaines dans 5 pays francophones à savoir Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger et Sénégal.
Pour faire face aux défis de l’eau et de l’assainissement, 5 pays africains notamment le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Sénégal se sont réunis dans le cadre d’un projet. Selon le directeur exécutif de l’initiative prospective agricole et rurale (IPAR), Cheikh Oumar Ba, l’accès universel à l’assainissement reste l’un des défis les plus pressants de notre époque. « Malgré les progrès réalisés au cours des dernières décennies, des millions de personnes à travers le monde continuent de vivre sans installations sanitaires adéquates. « Cette réalité soulève plusieurs problématiques majeures, notamment les inégalités socio-économiques.
Les populations les plus pauvres sont souvent les plus touchées par le manque d’assainissement adéquat, créant ainsi un cercle vicieux de pauvreté et de santé précaire », dit-il. Et de poursuivre : » Elles font face aux problèmes d’infrastructures comme les celles de l’assainissement qui sont parfois absentes ou inaccessibles dans les zones rurales ou urbaines informelles, ce qui rend difficile l’accès à des services sanitaires de base ». A cette liste il ajoute les défis environnementaux avec les pratiques d’assainissement non durables, telles que le déversement direct des eaux usées dans les cours d’eau ou les eaux souterraines qui ont des répercussions néfastes sur l’environnement, y compris la contamination de l’eau potable et la propagation de maladies d’origine hydrique. Les changements climatiques et catastrophes naturelles avec les événements climatiques extrêmes, tels que les inondations et les sécheresses, peuvent compromettre davantage l’accès à l’assainissement, en endommageant les infrastructures existantes et en augmentant le risque de maladies d’origine hydrique ».
Face à ces défis, il est d’avis qu’il est crucial d’adopter une approche holistique et intégrée pour garantir l’accès universel à l’assainissement. « Cela implique de prendre en compte les dimensions socio-économiques, culturelles, environnementales et politiques de la question, tout en mobilisant des ressources adéquates et en favorisant la collaboration entre les gouvernements, les organisations internationales, la société civile et le secteur privé. En investissant dans des solutions innovantes, durables et adaptées aux contextes locaux, nous pouvons progresser vers la réalisation de l’objectif d’assainissement pour tous », laisse-t-il entendre. Pour y arriver, le directeur exécutif de l’IPAR souligne qu’il faut de l’action et l’engagement de toutes les parties prenantes, notamment les chercheurs pour l’accélération de l’accès à l’assainissement.
Pour le directeur de l’Assainissement, représentant Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Omar Séne, alors qu’on est à mi-chemin de l’échéance 2030, le monde et surtout l’Afrique n’est pas en bonne voie pour réaliser les cibles 6.1 et 6.2. « Pour atteindre une couverture universelle, il nous faudra multiplier par six le rythme actuel des progrès réalisés en matière de service d’approvisionnement en eau potable, par cinq fois celui des progrès en matière d’assainissement gérés en toute sécurité et par trois fois celui des progrès en matière d’hygiène de base », dit-il. Il souligne que ce projet qui est déroulé dans 5 pays à savoir le Bénin, le Niger, le Burkina, le mali, le Sénégal, incite au plaidoyer par la recherche d’abord. « Nous sommes dans un secteur qui a besoin de financement pour que nos communautés puissent accéder à un assainissement en toute sécurité. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de défis à relever et nous devons avoir de l’action », fait-il savoir. Et d’ajouter : » Il faut donc un plaidoyer fort adressé à nos gouvernants, aux sociétés civiles aux collectivités territoriales pour engager ces voix pour atteindre l’horizon 3030″. Sur ces défis, il y ajoute le financement, le changement de comportement, le renouvellement des équipements d’assainissement dans certains pays tels que le Sénégal, mais également la question des inondations.
NGOYA NDIAYE