Un pétrolier philippin naufragé transportant 800 000 litres de mazout a laissé échapper une partie de sa cargaison qui a atteint ce jeudi les côtes d’une province centrale du pays mobilisé pour essayer d’endiguer la marée noire.
Le Princess Empress se rendait mardi de la province de Bataan (nord-ouest), près de Manille, à la province centrale d’Iloilo (centre) lorsqu’il a connu une avarie de moteur et a coulé dans une mer agitée au large de la ville de Naujan dans la province de Mindoro Oriental. La nappe a atteint la côte à la mi-journée jeudi et semble poursuivre sa dérive plus au sud, a déclaré dans un communiqué la secrétaire d’État à l’Environnement, Maria Antonia Loyzaga. Les forces « sont désormais concentrées sur le nettoyage du littoral » et des plongeurs vont évaluer l’impact sur les récifs, les mangroves et les algues car « une possible contamination pourrait affecter la survie de ces écosystèmes », a-t-elle ajouté.
Les garde-côtes philippins ont d’abord indiqué qu’il s’agissait du diesel alimentant le navire, et non de fioul lourd provenant de sa cargaison. Mais les résultats d’analyses d’échantillons d’eau ont montré qu’une partie de la cargaison s’était également écoulée au large de la municipalité de Naujan, ont déclaré jeudi les garde-côtes, suscitant des inquiétudes pour la riche vie marine et les récifs coralliens de la région.
Le déversement s’était étendu sur 24 kilomètres carrés d’eau mercredi, selon les garde-côtes. Il reste à déterminer quelle quantité de carburant diesel et de mazout se sont déversés. Le gouverneur de la province, Humerlito Dolor, a indiqué que des recherches étaient toujours en cours pour retrouver le pétrolier coulé, qui se trouverait à 460 mètres sous le niveau de la mer, afin d’arrêter la fuite. « Les garde-côtes nous ont assuré qu’ils étaient prêts à siphonner le pétrole dès qu’ils auront identifié (l’emplacement) », a précisé Humerlito Dolor aux médias locaux.
Barrages flottants et pulvérisation de produits chimiques
Entre-temps, les garde-côtes ont déployé des barrages flottants pour tenter de contenir la nappe d’hydrocarbures et ont pulvérisé des produits chimiques pour décomposer le pétrole. Les pêcheurs et les opérateurs touristiques de la côte dépendent fortement des eaux et leurs moyens de subsistance pourraient être menacés.
Du pétrole a été repéré le long d’une étendue d’eau d’environ 60 kilomètres entre Naujan et la municipalité de Bongabong, a fait savoir Ram Temena, chef des opérations en cas de catastrophe dans le Mindoro Oriental. « Nous avons de nombreux sanctuaires de poissons le long de la côte », a-t-il souligné. « Cela pourrait avoir un impact énorme en raison de la possibilité que le pétrole se fixe sur les récifs coralliens, affectant la biodiversité marine. »
Une partie des déversements s’est échouée sur les côtes d’au moins deux villages de Naujan et un de la municipalité de Pola. Andrea Riva, employée d’une station balnéaire au sud de Pola, a dit qu’elle et ses collègues « croisaient les doigts » pour que les vagues n’entraînent pas le déversement dans les eaux environnantes.