Le Président Macky Sall est revenu sur les douloureux évènements des semaines passées avec des écarts de conduite de la part d’élèves et d’étudiants. Ces derniers se sont adonnés à des actes de violence contre leurs enseignants et le personnel d’encadrement ou se sont tout simplement livrés à des actes de tricherie.
Une page sombre de notre histoire scolaire avec des actes qui sont cependant loin d’être isolés. En effet, depuis quelques années, l’actualité est souvent émaillée de ces genres d’écarts et la violence notamment sévit dans le milieu scolaire et universitaire au point d’inquiéter parents et autorités.
Macky a instruit le Ministre de l’Education nationale à travailler dès maintenant à siffler la fin de la création. Ce qui est, en soit, une bonne chose. Car, les autorités publiques doivent renforcer la surveillance et multiplier les mesures draconiennes de maintien de l’ordre dans ces milieux.
Mais, malheureusement, ça ne suffira pas. Ici, le rétablissement de l’ordre ne se décrète pas.
Car, les causes sont multiples et sont largement liées à l’évolution d’une société sénégalaise en pleine mutation confrontée au modernisme, aux réseaux sociaux et à la démission de beaucoup de parents. Il s’y ajoute que la priorité de tous est le gain et la réussite matériels. Peu importe la forme.
On a ainsi érigé comme modèle des lutteurs, des footballeurs et des musiciens pour des jeunes en quête de repères.
Mais, là où certainement nous avons le plus péché, c’est que l’école et l’université sont devenues de simples transmetteurs de savoirs.
Certes, oui, leur fonction première est celle-là : la transmission des connaissances, de toutes sortes pour éveiller leurs consciences et repousser les barrières de l’analphabétisme.
Mais, le fait de penser que la mission de l’école et de l’université s’arrête à cela a limité leurs domaines d’action et leur portée.
Pourtant, tout le monde sait qu’elles sont chargées, au-delà du savoir, de favoriser aussi, le savoir-faire et le savoir-être. Et ce sont des domaines importants négligés jusqu’ici. Sur le savoir-faire, instituts et facultés sont en train de s’adapter avec beaucoup de succès. Ils forment les jeunes à des métiers et les préparent de plus en plus à l’acquisition d’un savoir-faire, même si beaucoup reste à faire.
Et les nombreux programmes à ce propos indiquent que la prise de conscience est générale et que le Sénégal a amorcé un nouveau virage qui permettra d’adapter autant que faire se peut, la formation à la demande des entreprises.
Mais, là où nous pensons que rien n’est fait, c’est au niveau du savoir-être. Les modules sont dispensés selon des tranches horaires prises. Et les enseignants ne sont souvent préoccupés que par le fait de terminer les programmes, de corriger les nombreuses copies de devoirs et d’examens. Là, peu de place est réservée à une vraie éducation des jeunes. Ces derniers s’absentent d’ailleurs beaucoup après avoir obtenu ou acheté le module et ceux qui viennent ne se concentrent pas toujours sur le cours. Certains n’hésitent pas d’ailleurs à répondre aux appels téléphoniques, à consulter les réseaux sociaux en plein cours ou à chercher à corriger leurs professeurs ou à les déstabiliser par tous les moyens.
D’ailleurs, beaucoup dorment tranquillement sur les bancs, surtout ceux qui débutent les cours tôt le matin.
Or, tant que l’accent ne sera pas mis sur l’éducation, c’est-à-dire la transmission de valeurs, on en sera toujours là à déplorer des écarts de conduite.
Il serait important, à ce propos, que toutes les académies s’orientent vers certains modules de formation en développement personnel. Nous savons que cela existe, mais pas au niveau où on l’aurait souhaité.
Qu’à cela ne tienne, ceux qui élaborent les programmes, avec, nous le savons, avec beaucoup de sens de la responsabilité, doivent également toujours avoir en ligne de mire l’éducation dans son acception la plus globale et non pas seulement l’instruction des jeunes.
Bien sûr, l’école ne pourra jamais tout faire et tout réussir. L’éducation des enfants commence d’abord dans les familles. Il appartient alors aux parents de davantage jouer leur partition. A défaut, ils ne doivent pas prendre l’école, l’université et l’Etat comme les seuls responsables de l’échec de l’éducation des enfants.