En RDC: Attaques contre des travailleurs humanitaires
En RDC: Attaques contre des travailleurs humanitaires

En RDC: Attaques contre des travailleurs humanitaires

Devant le Conseil de sécurité vendredi, la Représentante spéciale du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC), Bintou Keita, a noté des avancées significatives dans la gouvernance du pays et dans les préparatifs des élections générales de décembre 2023.

L’envoyée de l’ONU a toutefois déploré, malgré les initiatives régionales destinées à rétablir la paix, les violences perpétrées dans l’Est du pays par les factions armées, qui ont provoqué l’exode de 5,5 millions de personnes, un record en Afrique.  Outre la promulgation de la loi électorale, Mme Keita, qui est aussi Cheffe de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO), a particulièrement salué la mise en place de cadres de concertation avec les femmes, les jeunes, les partis politiques et la société civile, et les préparatifs pour le lancement de l’enregistrement des électeurs en décembre prochain.

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L’envoyée de l’ONU a de plus condamné fermement les attaques contre les travailleurs humanitaires, qui ont atteint leur plus haut niveau depuis le début de l’année au cours du mois de juillet, avec 34 incidents enregistrés. Elle a aussi appelé les donateurs à poursuivre leur soutien au Plan de réponse humanitaire 2022 pour la RDC, qui n’a reçu que 37% du 1,88 milliard de dollars requis.

Rappelant le rôle de la MONUSCO, qui travaille avec les FARDC pour mener des opérations offensives dans les zones affectées par les ADF et la CODECO, la Représentante spéciale a souligné que des initiatives régionales conjointes avec la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) sont également en cours pour soutenir la stabilisation de l’Est du pays. « Ces initiatives nécessitent un soutien international constant », a plaidé Mme Keita.    Elle a en outre salué l’adoption, le 6 juillet, de la « feuille de route de Luanda » par les Présidents Tshisekedi de la RDC et Kagame du Rwanda, sous la médiation du Président João Lourenço de l’Angola, actuel Président de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), mandaté par l’Union africaine pour désamorcer les tensions entre les deux pays.  Les discussions en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies entre le Président Tshisekedi et le Président Kagame, à l’appui des processus de Nairobi et de Luanda, facilitées par le Président français Macron, constituent « un autre pas dans la bonne direction », a-t-elle relevé.

Ces initiatives régionales et le déploiement de contingents des pays de la CAE doivent aller de pair avec des mesures non militaires, « sans lesquelles aucune paix durable n’est possible », a averti Mme Keita. Selon elle, le processus de Nairobi est indissociable du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation. Il faut donc mobiliser les moyens opérationnels et les ressources nécessaires pour doter les autorités provinciales des capacités requises pour sa mise en œuvre.

Mme Keita a aussi encouragé la RDC à poursuivre ses efforts et à fortifier son arsenal juridique pour lutter contre les dérives, notamment en adoptant le projet de loi contre le tribalisme, le racisme et la xénophobie. Elle a constaté qu’au cours des derniers mois, dans le sillage de la résurgence du M23, la crise de confiance entre la Mission et la population congolaise dans l’est du pays s’était aggravée. Cette situation a offert un terrain fertile aux manipulations et stigmatisations contre la MONUSCO, menant à de nouvelles manifestations violentes et à de graves incidents causant la mort de plusieurs dizaines de manifestants et de quatre membres de la Mission.

À la suite de ces incidents, le Président Tshisekedi a ordonné à son gouvernement de réévaluer le plan de transition afin d’accélérer le départ de la MONUSCO. « Nous sommes disposés à travailler étroitement avec le gouvernement à cet effet », a-t-elle assuré.

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