Une femme enceinte de deux mois, demeurant aux Parcelles Assainies, a comparu ce jeudi 16 novembre, devant le tribunal de Dakar avec quatre autres prostituées pour répondre du délit de racolage publique. Une infraction qui a été portée à la connaissance des éléments du commissariat de Dieupeul par les habitants de ladite localité soucieux de l’avenir de leurs enfants.
Awa Mané, Gnilane Diogoul, Marame Guèye, Awa Fall et Rokhaya Diogoul se livrent à la prostitution. Elles ont tous les papiers nécessaires à l’exercice de ce plus vieux métier du monde. Seulement, elles sillonnaient les rues de Dieupeul pour offrir leurs charmes à de potentiels clients. Un comportement déviant qui a indisposé les habitants de ladite localité qui ont saisi la police à maintes reprises pour faire cesser les agissements des mises en cause. C’est ainsi qu’au cours d’une patrouille, des éléments du commissariat de Dieupeul ont neutralisé les filles de joie. Conduites au poste, Awa Mané et ses quatre acolytes ont reconnu leur culpabilité lors de leur interrogatoire. Dans la foulée, Awa Fall a révélé qu’elle est enceinte de deux mois. Ce qui ne l’a pas empêché de continuer son travail. L’enquête a également révélé que le carnet sanitaire de l’une des mises en cause est arrivé à expiration. Emprisonnées le 9 novembre dernier, les prévenues ont été attraites hier, devant barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Mais, elles ont éprouvé un sentiment de gêne à la barre. Visages dissimulés sous leurs voiles, elles ont refuté le chef de racolage publique, alléguant qu’elles ont été alpaguées à la devanture d’une boîte de nuit, située à Dieupeul. Toutefois, Awa Mané, 32 ans, a admis qu’elle est bien connue des services de la police qui l’a déjà appréhendée à deux reprises pour les mêmes faits. Rokhaya Diogoul a renseigné avoir embrassé la prostitution après son divorce. Fâchée par le comportement des prévenues, la déléguée du procureur a indiqué qu’elle n’est pas du tout à l’aise dans cette procédure. « Peu importe le contexte économique et social, il y a des métiers nobles. Et c’est pour des questions de sécurité nationale que la prostitution est réglementée. Les habitants ont peur que les prévenues influencent leurs enfants. À la barre, elles disent qu’elles étaient juste sorties de la boîte de nuit pour acheter du café. Ce qui n’est pas avéré. C’est leur choix de vie de choisir le plus vieux métier du monde, mais elles doivent se conformer au règlement », a pesté la représentante du Ministère public qui a requis un mois de prison ferme contre les prévenues. Me Aboubacry Barro, conseil de la défense, a sollicité la mansuétude du tribunal qui a fixé son délibéré au 21 novembre prochain.