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Senny Camara : « la musique n’est pas compétition, mais thérapie »

Femme de voix, elle s’est fait une voie dans le select milieu musical sénégalais. Senny Camara, pour nommer votre invité people du jour, est un nom qui aura renom. Voix de coqueluche, elle a des mains de fée, pas du logis, mais de la corde de kora qu’elle pince avec une dextérité qui n’en finit pas de bluffer les oreilles mélomanes bercées par ses notes symphoniques. Ecorchée vive, artiste engagée, Seny, sur la scène musicale sénégalaise, est une voix écoutée, dont la pertinence des idées tient de ses origines et de ses humanités. Citoyenne du monde, Senny, enracinée ouverte, participe de la civilisation du donner-recevoir que chantée Senghor. Moderne, son avis politique est d’une civilité que gagnerait à intégrer l’adversité politicienne ambiante pour des extrémismes moins tranchés.

Qui est Senny Camara ?

Je suis une passionnée de musique, je la vis. Je ne suis pas née dans une famille griotte, je suis la seule dans ma famille qui chante. D’un papa militaire, ancien tirailleur senegalais, d’une mère au foyer, j’ai grandi avec ma grand-mère dans un petit village où la musique était présente. Donc je chantais naturellement.

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Il est peu commun de voir une femme pincer les cordes de la kora, et vous le faites avec brio. Comment vivez-vous cette passion ?

C’est vrai qu’il y a peu de femmes instrumentistes, surtout joueuses de kora, mais je pense que c’est dû à notre culture. Avant, le rôle de la femme était de rester dans son foyer, élever ses enfants, entres autres responsabilités. Me concernant, je suis passionnée, j’aime pincer les cordes, aussi jouer à d’autres instruments, malgré le manque de temps. Mais je vis ça, j’aime la musique et c’est comme une thérapie pour moi.

D’ailleurs comment avez-vous appris ?

J’ai commencé la kora au Conservatoire de Dakar parce qu’il y avait une session de musique traditionnelle et comme il n’y avait que cet instrument-là qui me touchait, j’ai directement flashé. Et par la suite, je suis allée en Europe et j’ai continué.

Votre musique, vous la définissez comment ?

Comment définir ma musique, est-ce que je pourrais ? (s’interroge-elle comme pour chercher ses mots). En tout cas, je sais que c’est de l’Afro-folk, du Blues, du Blues gai, c’est la joie, le bien-être tout simplement !

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Qui est-ce qui vous inspire ?

Parmi les artistes qui me touchent, qui m’inspirent, je peux dire la première c’est Mao Kouyaté, Soundioulou Cissokho (le couple royal, les surnommait-on), Wasis Diop, Aly Farka Touré et la musique des années 30, Khar Mbaye Madiaga, Yandé Codou…

Au Sénégal, vous avez fait parler de vous en vous associant au collectif O’Sisters pour des créations engagées. Voudriez-vous revenir sur cette expérience ?

O’Sisters est un collectif de femmes artistes du monde entier qui a été fondé par la Dj française Missill qui nous a malheureusement quittés. Mais nous continuons le projet, et pour les thèmes, nous en abordons plusieurs dont l’environnement, la condition de la femme, son rôle dans la société, l’éducation des enfants. Nous continuons de développer le projet et surtout d’inviter d’autres femmes.

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« Diale », votre single paru l’an dernier, a ému des mélomanes autour du monde, avec son message plein de sens. Pourquoi cette question de l’immigration vous semble-t-elle si importante ?

C’est un sujet qui compte énormément pour moi. Faut savoir que je suis maman et en tant que mère, je trouve tellement triste le fait de voir nos jeunes qui sont appelés à devenir l’avenir de notre société, partir à la recherche d’un avenir meilleur et qui, au final, se retrouvent coincés, prisonniers ou juste perdus dans la mer. Je ne pouvais m’empêcher de m’exprimer là-dessus.

Votre actualité récente a été marquée par une participation à l’International Africa Festival en Allemagne. Qu’avez-vous ressenti en prenant part à ce grand événement ?

J’ai eu la chance de participer à ce grand festival international en Allemagne et de jouer devant un grand aussi grand public. C’était une belle et bonne expérience !

Le Sénégal a été le théâtre récemment de nombreuses manifestations sanglantes. Un commentaire ?
J’avoue être apolitique. Aïe ! Mais ce qui se passe actuellement au Sénégal, je le vis très mal, c’est tellement triste quand on est loin et qu’on voit tout ce qui s’y passe. Je ne suis ni pour le président, encore moins pour l’opposant. Le Sénégal est le pays de la teranga avant tout, un pays de paix, de dialogue, de « Souteureu » et au vu des derniers événements, je remarque qu’on est en train de perdre toutes ces valeurs et je trouve ça triste.

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Des projets en vue ?

Oui beaucoup de projets en vue. Il y a actuellement un album personnel qui est tranquillement en train de se faire. J’aime prendre le temps qu’il faut pour bien travailler (rire) afin de pouvoir transmettre cette émotion. La musique n’est pas une compétition ou l’on doit tout le temps prouver qu’on est là en sortant tout le temps des tubes. Si je ne ressens pas les choses je ne peux pas les faire. Je prends le temps de bien faire les choses et de surtout bien bosser avec les gens que je choisis moi-même.


ANNA THIAW

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