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Entretien avec Major General Ahmed Nasser Al Raisi

Dakar est la première étape de la tournée africaine du Major General Ahmed Nasser Al Raisi candidat des Emirats Arabes Unis (EAU) au poste de président de l’Interpol. Hier, le Général a effectué sa premiére visite à l’Ecole de Police où il a été accueilli par le Commissaire Bokar YAGUE, Directeur Général de la Police Nationale (DGPN). Par la suite, une seconde rencontre a eu lieu au  ministère de l’Intérieur en présence du DGPN. Dans l’après midi, le Général a été reçu par le Ministre de l’Intérieur Antoine Diome puis par le président de l’Assemblée Nationale Moustapha NIASS. Les échanges portaient sur la coopération entre les deux Etats mais aussi sur la nouvelle vision qu’incarne le Général Ahmed Nasser Al Raisi pour la police internationale. Une audience avec le Chef de l’Etat Macky Sall est également prévue.  Tous les honneurs ont été rendus à ce Général qui nourrit des ambitions nobles pour le Sénégal en particulier et pour l’Afrique en général. En marge de cette tournée, un entretien a été accordé à DakarTimes.

 Général, votre pays, les Emirats Arabes Unis, fait campagne pour la présidence d’Interpol. Quelle vision et projets motivent votre candidature ?

 Interpol entre dans une période charnière  de son histoire et est confronté à de nouvelles formes de criminalité transnationale qui nécessitent une coopération toujours plus efficace entre les services de police. Interpol est également confronté à plusieurs défis organisationnels qui pourraient avoir un impact négatif sur sa crédibilité, sa stabilité financière, la modernisation de technologies essentielles, et la transparence de son fonctionnement. Interpol doit être utile à ses 194 pays membres pour construire, ensemble, un monde plus sûr.

Aujourd’hui, plus qu’à aucun autre moment de l’histoire moderne, nous assistons à des avancées rapides dans des domaines technologiques tels que l’intelligence artificielle, la robotique et l’informatique quantique. Ces innovations peuvent apporter d’énormes avantages s’ils sont utilisés à bon escient. Il est absolument essentiel qu’Interpol soit à la pointe de l’innovation et s’assure que les pays membres soient de mieux en mieux équipés.

En tant que leader dans ce domaine, les Émirats arabes unis comprennent l’importance des technologies stratégiques à mesure que nous avançons dans le 21e siècle. L’adoption des nouvelles technologies par les forces de l’ordre émiraties a été essentielle pour moderniser un système obsolète, créé sur la base d’une bureaucratie trop lourde. Après avoir effectué les mises à niveau nécessaires, nous avons obtenu d’impressionnants résultats. Ayant pu constater leur performance, nous sommes déterminés à partager ces innovations avec la communauté internationale des forces policières, via Interpol.

Par ailleurs, les Émirats arabes unis sont régulièrement classés comme l’un des pays les plus sûrs au monde et abritent nombre d’organisations internationales de premier plan. Nous organisons régulièrement de nombreux événements internationaux majeurs et, à ce titre, nous avons une vaste expérience en ce qui concerne les enjeux de coordination policière.

Au cours de mes quatre décennies dans les forces de l’ordre, j’ai personnellement supervisé la transformation de la police émiratie. J’ai dirigé la réalisation de projets informatiques complexes, à la fois au sein de la police d’Abou Dhabi et du ministère de l’Intérieur, occupant ainsi des fonctions particulièrement pertinentes compte tenu des défis d’Interpol. Sous ma direction, les Émirats Arabes Unis ont été classés en tête des palmarès mondiaux de sureté, et nous sommes un modèle dans l’utilisation des technologies pour les missions policières.

 Qu’est ce qui justifie votre candidature, et quelle est sa singularité dans le contexte géopolitique actuel ?

Le monde est confronté à des défis complexes et multiformes qui menacent la paix et la sécurité internationales. Selon les derniers rapports de l’ONU, en raison des activités des groupes criminels, le monde est confronté à l’émergence de marchés mondiaux illicites : du trafic de drogue, d’armes, d’espèces sauvages et d’êtres humains au blanchiment d’argent, en passant par la cybercriminalité. Ces flux d’activités criminelles génèrent des milliards de dollars chaque année, dont une partie est utilisée pour alimenter l’extrémisme et financer le terrorisme.

Les Emirats Arabes Unis ont compris très tôt la gravité de ces menaces. Nous avons pris des mesures pour les éradiquer grâce à des initiatives de prévention et d’éducation, ainsi que des projets d’inclusion et des technologies de pointe.

Nos services de sécurité et nos forces de police ont remporté une grande victoire que je souhaite partager avec les pays membres d’Interpol afin qu’ensemble, nous soyons plus efficaces dans notre combat contre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme.

Ma candidature est soutenue par un gouvernement qui a obtenu des résultats tangibles dans ces domaines. Mon expérience personnelle me servira pour relever le défi de guider Interpol dans cette période tumultueuse.

Nous savons que le crime organisé transnational, le terrorisme, l’extrémisme, le trafic de drogue, la piraterie, le trafic d’être humain, et la cybercriminalité sont des fléaux qui, mondialement, concerne tous les pays, les pays africains inclus. Quel est votre ambition pour aider l’Afrique à combattre ces phénomènes globaux qui empêchent son développement ?

L’Afrique est au cœur de mon programme pour Interpol. L’organisation compte 54 pays membres africains et, comme tous les pays du monde, le continent africain est confronté aux diverses menaces que vous venez d’évoquer. Par conséquent, je suis convaincu qu’une meilleure implication des pays africains dans Interpol, l’adaptation des méthodes d’action, le renforcement des capacités humaines et logistiques seront, entre autres, centrales dans mon projet. De même, si je suis élu, j’établirai une interaction plus dynamique entre Interpol et Afripol avec un plan de travail stratégique pour 2022-2026 qui définira des mesures prioritaires spécifiques à l’Afrique. Je sais que l’accession du Sénégal à la présidence de l’Union africaine en 2022 sera positive pour la collaboration Afripol – Interpol.

Nous devrons également renforcer les quatre bureaux régionaux à Abidjan, Yaoundé, Nairobi, Harare, et les 54 bureaux nationaux pour les rendre plus efficaces et fonctionnels. Pour cela, je développerai le projet Euro I-ONE, qui vise à doter les Bureaux Nationaux d’Interpol en Afrique d’équipements de haute technologie pour déployer leur capacité d’intervention. Il en va de même pour le programme Interpol-WPAIS, qui a pour but d’améliorer le partage d’informations entre les Bureaux Nationaux en Afrique. Enfin, l’échange d’informations à travers les 18 bases de données Interpol sera également un domaine clé de mon action.

Cette coopération renforcée renforcera notre action collective pour lutter contre le terrorisme, le crime organisé transfrontalier, la cybercriminalité humaine, les produits pharmaceutiques contrefaits et la criminalité environnementale.

 Vous faites du Sénégal et l’Afrique votre première visite en tant que candidat, pourquoi ce choix ?

Le Sénégal occupe une place particulière dans la coopération entre les Emirats arabes unis et l’Afrique car nous partageons les mêmes valeurs de tolérance, de paix et d’ouverture. Nos dirigeants ont une vision commune et entretiennent des relations fraternelles exemplaires, fondées sur un respect mutuel et l’engagement en faveur d’un développement inclusif au profit de nos populations respectives.

Le Sénégal est un partenaire crucial pour les Émirats arabes unis dans la lutte contre la criminalité en Afrique de l’Ouest. Il joue déjà un rôle important dans Afripol et Interpol en raison de ses forces policières très professionnelles et de la qualité de son personnel, et je souhaite tout faire pour qu’Interpol puisse aider le Sénégal. Je suis ici pour réitérer l’engagement des Émirats arabes unis envers notre excellente coopération.

Réalisé par Mamadou Mouth BANE

 

 


 

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