Le député Seydou Diouf a proposé mercredi au gouvernement sénégalais l’adoption d’une loi d’orientation sur le littoral, dans l’objectif de promouvoir une politique intégrée d’aménagement de cette zone.
Internant à l’occasion de l’examen du budget du ministère de l’Environnement à l’Assemblée nationale, il a demandé au gouvernement de protéger les lieux de culte, comme les cimetières, dont celui de Rufisque, à Tiawlène.
‘’Il faut aller vers des politiques d’aménagement à l’image des brises lames à Saly Portudal et des épis installés en profondeur dans la mer, pour capter et réaménager les plages, à travers les courants sédimentaires. C’est cela la solution’’, a-t-il argumenté. ‘’Nous avons plus de 700 km de côte et on ne peut pas arrêter la mer avec un mur, car la mer est une opportunité de développement pour ces populations’’, a lancé le député.
Cette loi d’orientation sur le littoral doit promouvoir une politique intégrée d’aménagement du bord de mer, en prenant en compte ses différentes fonctions, notamment l’agriculture, la pêche, l’industrie, le tourisme, entre autres.
‘’La ville de Rufisque, a rappelé M. Diouf, est une ville littorale, qui a un patrimoine historique lié à la mer et qu’il faut sauvegarder’’, a-t-il avancé. A Tiawlène et Diokoul, deux quartiers de la ville, la mer absorbe les cimetières et la solution n’est pas d’ériger un mur, car on ne peut pas arrêter la mer avec un mur, a-t-il déclaré. Evoquant la décision prise récemment par certains pays d’arrêter les financements du gaz à l’étranger, Seydou Diouf a rappelé que les pays développés ont assuré leur développement avec les énergies fossiles.
‘’Aujourd’hui que l’Afrique dispose de ce potentiel, pour assurer son développement, on nous convoque l’urgence climatique. Je pense qu’il y a un débat patriotique que nous devons porter, car le destin économique de nos pays, d’ici les années à venir, s’adosse en grande partie, sur l’exploitation du pétrole et du gaz’’, a-t-il indiqué Selon lui, l’exploitation de ces ressources ‘’nous permettra de disposer de moyens d’assurer le développement de notre pays’’. Il a cependant salué les initiatives lancées par le ministère de l’Environnement dans la lutte contre les changements climatiques. ‘’Aujourd’hui, l’urgence climatique est devenue une question de sécurité’’, a jugé le député, invitant à se préparer à une transition écologique qui nécessite beaucoup de temps.
Sa collègue Juliette Zenga a axé son intervention sur la contribution déterminée nationale, (CDN), que les populations doivent, selon elle, s’approprier. ‘’Il faut une appropriation nationale de cette CDN, une gestion inclusive avec d’autres ministères et en faire un document politique au niveau de l’Assemblée nationale’’, a suggéré la députée.
Elle a également demandé au ministre en charge de l’Environnement, Abdou Karim Sall, d’élargir la Grande muraille verte (GMV) à des régions situées au centre du pays, comme Diourbel.