Le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, a fui samedi 9 juillet sa résidence officielle de Colombo quelques minutes avant qu’elle ne soit prise d’assaut par des manifestants exigeant sa démission. Le plus grand trouble règne quant à l’avenir après ce nouveau pas franchi dans l’affrontement entre le président et sa population.
Des dizaines de milliers de personnes avaient auparavant participé à une manifestation pour exiger la démission de M. Rajapaksa, jugé responsable de la crise économique sans précédent qui frappe le Sri Lanka et cause une inflation galopante et de graves pénuries de carburant, d’électricité et d’aliments.
Son frère, le Premier ministre Mahinda Rajapaksa, avait déjà pris la fuite devant les manifestations durant le mois de mai. Mais pour la population sri-lankaise, la sortie de crise passe par la démission du président Gotabaya Rajapaksa qui continue à s’accrocher au pouvoir depuis le début de la crise économique et politique, rapporte Come Bastin, correspondant de RFI à Bangalore.
Un couvre-feu ignoré
Vendredi, les forces de l’ordre avaient imposé un couvre-feu pour tenter de décourager les protestataires de descendre dans la rue, mais cette mesure a été levée après que des partis d’opposition, des militants des droits humains et le barreau du pays a menacé d’intenter des poursuites contre le chef de la police.
Depuis des mois, l’île de l’océan Indien est prise dans une spirale de pénuries liées au manque de devises étrangères. Faute de pouvoir importer des denrées élémentaires, la population manque de tout. Cette semaine, le Sri Lanka s’est vu totalement à court de pétrole, entraînant un regain de colère parmi les habitants.