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Gestion des épidémies émergeantes: Les anthropologues misent sur la dimension  sociale

Pour promouvoir la dimension sociale dans les soins sanitaires, le centre régional de recherche et de formation à la prise en charge clinique de Fann (CRCF) tient une formation pour les professionnels de la santé publique, communautaire et humanitaire.  L’objectif est de faire comprendre et analyser les dimensions sociales, économiques, culturelles, environnementales, sanitaires et politiques liées aux épidémies émergentes.

Au cours de la dernière décennie, de nombreux pays dans le monde et en Afrique ont été confrontés à diverses épidémies aux dimensions et impacts variables. L’ampleur des effets péjoratifs socio-sanitaires liés à l’épidémie de Covid a rappelé l’importance d’approfondir les contextes d’émergence et les ripostes épidémiques.

Au Sénégal, rien que cette année, plusieurs épidémies sont en cours, notamment dans la région de Kédougou qui est confrontée à une épidémie de chikungunya, sans compter la recrudescence des épidémies liées aux maladies de l’enfance telles que la poliomyélite ou la rougeole.

Dans ce contexte où le risque d’émergence ou de réémergence des épidémies est quasi permanent, l’anthropologie des épidémies offre des outils d’analyse et de compréhension qui peuvent faciliter les interventions de santé publique pour préparer et répondre aux réalités en phase avec les connaissances scientifiques et les valeurs éthiques. 

Fort de ce constat, le centre régional de recherche et de formation à la prise en charge clinique de Fann (CRCF)  a contribué à l’élaboration d’outils de formation en anthropologie sur les dimensions sociales des épidémies basés sur des approches interdisciplinaires qui peuvent cibler des spécialistes en sciences sociales et des professionnels de santé. Selon Khoudia Sow, chercheure au  réseau anthropologie des épidémies émergentes (RAEE), les experts ont mis en place un processus de renforcement des capacités basé sur les connaissances théoriques et les expertises empiriques multidisciplinaires de spécialistes en sciences sociales et biomédicales acquises dans le contexte des épidémies de VIH, Ébola et covid, pour faciliter les dispositifs de préparation et de riposte à toutes les épidémies. « Cette  formation est destinée pour les professionnels de santé, santé publique et communautaire, et secteur humanitaire pour comprendre et analyser les dimensions sociales, économiques, culturelles, environnementales, sanitaires et politiques liées aux épidémies émergentes », dit-elle.

Et d’ajouter : »L’objectif est d’améliorer les compétences des professionnels de la santé sur les bases de l’anthropologie des épidémies afin de les sensibiliser aux enjeux sociaux et sanitaires de la préparation et de la réponse aux épidémies émergentes en mettant l’accent sur les dimensions opérationnelles. Mais aussi le partage d’expériences des professionnels de santé durant les épidémies de covid et de chikungunya ». Cette formation est structurée en 12 modules thématiques qui couvrent les grandes questions liées aux épidémies émergentes à savoir l’introduction et apports des sciences sociales, l’émergence des épidémies: Humains, animaux et microbes. Emergence et One health, la résistance aux antimicrobiens, l’information, info demie et représentations sociales, (s) Expérience des agents de santé pendant une épidémie, l’expériences des patients, les rituels de mort et enterrements, les mesures de santé publique, l’engagement communautaire, histoire des mobilisations sociales, l’impacts sociaux des épidémies, l’accès aux vaccins et hésitation et  les cycles épidémiques (préparation, réponse et rétablissement).

Pour Khoudia Sow, les socio-anthropologues s’occupent du volet des soins. « Ils développent des stratégies sociales et s’appliquent en tenant compte du système social des communautés « , renseigne-t-elle. Elle indique qu’ils travaillent avec les professionnels de la santé. « Pendant la Covid19, ce sont les contractuels qui assuraient la prise en charge des malades alors qu’ils n’étaient pas formés en anthropologie et ils n’étaient pas sensibilisés », fait-elle remarquer. 


NGOYA NDIAYE 

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