Une majorité écrasante des pays reste pour l’instant soudée derrière l’Ukraine. Pékin s’est officiellement rapproché de Moscou. Trois semaines après un vote qualifié «d’historique», les Nations unies ont approuvé une seconde fois, à une écrasante majorité, une résolution non contraignante demandant «la mise en place d’un cessez-le-feu».
L’Assemblée générale de l’ONU regroupant 193 Etats a adopté ce jeudi à une écrasante majorité de 140 voix une nouvelle résolution non contraignante qui « exige » de la Russie un arrêt « immédiat » de la guerre en Ukraine. Lors d’un vote de l’Assemblée générale réunie depuis mercredi au siège des Nations unies à New York, 140 pays ont voté pour, 38 se sont abstenus et cinq ont voté contre.
A une majorité écrasante de 140 voix, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté, jeudi 24 mars, une nouvelle résolution qui « exige » de la Russie un arrêt « immédiat » de la guerre en Ukraine et demande la protection complète des civils – « personnel humanitaire, journalistes, femmes et enfants inclus ». Pour Moscou, c’est une deuxième défaite à l’ONU en quarante-huit heures, après que la quasi-totalité du Conseil de sécurité s’était abstenue, la veille, de voter une résolution « humanitaire » proposée par la Russie – seule la Chine ayant voté à ses côtés. Et cela, alors que les diplomates russes n’ont cessé de muscler ces derniers jours leur offensive, semant la confusion autour du respect du droit humanitaire en Ukraine.
« Les soldats russes ont créé des cauchemars humanitaires, a affirmé Louis Charbonneau, le directeur du plaidoyer auprès des Nations unies de Human Rights Watch, après le vote de jeudi. Les Etats membres doivent maintenant envisager des étapes concrètes pour tenir la Russie responsable des crimes de guerre commis par son armée. »
C’est seulement quatre jours après le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, qu’Emmanuel Macron presse l’ONU de se prononcer en faveur de la protection des civils. Au Conseil de sécurité, la France et le Mexique rédigent une résolution, mais ils sont vite rattrapés par les blocages habituels : la Russie dénonce une « politisation » de l’aide humanitaire et refuse la mention d’un « cessez-le-feu ». Le Conseil perdra quinze jours, mais ne risquera pas un nouveau veto russe : il transfère le dossier à l’Assemblée, dont les textes votés n’ont pas la valeur contraignante des siens, mais pèsent symboliquement.