C’est injuste et inacceptable. Le député Guy Marius Sagna a été agressé au Togo ce dimanche, alors qu’il participait à une rencontre avec des citoyens de ce pays sur invitation d’homologues togolais dans le cadre des rencontres de la Plateforme d’opposition dynamique pour la majorité du peuple (Dmp).
Aucune assistance du point de vue sécuritaire ne lui a été apportée. L’homme, blessé, a été admis au sein d’un hôpital et pris en charge. Il va apparemment mieux et a pu faire une déclaration à des journalistes. Il s’est alors expliqué sur son agression. Les nervis qui l’ont attaqué, l’ont fait quand il a demandé que l’on chante l’hymne togolais et qu’il a déclaré qu’il était de ce pays.
Les coups pleuvaient de toutes parts et ces individus lui reprochaient apparemment de revendiquer sa togoïeté. C’est en tout cas ce qu’il a expliqué. A l’entendre, on comprend mieux pourquoi les commanditaires de son agression ont eu peur.
Guy a en effet, émis, toujours au cours de cette même interview, après son agression les propos suivants : « Un autre Togo est nécessaire, un autre Togo est possible, la lutte continue… ». En clair, l’homme a beaucoup sympathisé avec les opposants du régime de Faure Ngnassingbé. En tout cas, il milite en faveur d’une alternance et d’une rupture systémique dans un pays où c’est une seule famille qui est au pouvoir depuis des décennies. Or, le Togo n’est pas le Sénégal.
C’est cela qui est insupportable pour ses détracteurs dont on peut facilement imaginer l’appartenance. En effet, l’Afrique toute entière, avait découvert Guy Marius Sagna lorsqu’il y a quelques semaines, il s’en était pris, d’une façon véhémente, aux dirigeants africains qui perdurent au pouvoir. Au point qu’il a failli en venir aux mains avec une député ivoirienne.
Des interventions faites à Abuja qui avaient été commentées partout en Afrique et dans la diaspora. Depuis, Guy est dans le collimateur de ses chefs d’Etat et dans le cœur de beaucoup d’africains.
Or, Faure Ngnassingbé est dans ce lot de chefs d’Etat qui n’a aucune envie que l’on conteste son régime. Car, ces dirigeants ne souhaitent pas que les idées de Guy se propagent au niveau de leurs populations. Ce serait gage d’instabilité car ils voient en ce député sénégalais de la Cedeao, un catalyseur de révolte.
En clair, Guy Marius Sagna est perçu partout en Afrique comme une menace par certains dirigeants qui ont du mal à digérer son style même si il est devenu le chouchou de la jeunesse et des lanceurs d’alerte. Il est à saluer que les autorités sénégalaises aient réagi, par le truchement du Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, pour s’adresser à celles du Togo afin que la sécurité du député soit assuré. Il est à déplorer, par contre, que la Cedeao n’ait pas encore réagi encore moins les autorités togolaises. Car, cette agression est inexplicable pour un député qui n’appartient pas au Sénégal seulement mais à tous les pays de la Cedeao.
Surtout qu’il est dans son rôle de contre-pouvoir et d’éveil des consciences.
Les autorités sénégalaises doivent ainsi examiner les mécanismes pour obliger la Cedeao de prendre ses responsabilités au risque de mettre en danger tous les députés sénégalais de l’institution. Car, ce qui s’est passé au Togo ne doit pas se reproduire.
Une dame l’a menacé à Abuja et des hommes l’ont frappé au Togo. Ce n’est que le début…Et ça va continuer.
Assane Samb