L’hypertension artérielle reste un problème de santé publique. Elle est la cause la plus fréquente de maladies cardiovasculaires. La société sénégalaise de cardiologie (SOSECAR) et la direction de lutte contre la maladie ont tenu une table ronde sur cette pathologie.
L’hypertension est la cause la plus fréquente de maladies cardiovasculaires. Dans le monde, aujourd’hui, 1,26 milliards de personnes sont hypertendus. Le nombre de patients dans le monde a doublé en 30 ans et la moitié d’entre eux ne connaît pas son diagnostic. En 2019, au niveau mondial, l’hypertension a été la cause de 128 décès par 100 000 personnes dus à des maladies cardiovasculaires au niveau mondial. Au Sénégal, l’hypertension a été la cause de 158 décès par 100 000personnes dus à des maladies cardiovasculaires.
Pour y faire, la société sénégalaise de cardiologie (SOSECAR) et la direction de lutte contre la maladie ont tenu une table ronde sur cette pathologie. Selon Pr Alain Affangla, cardiologue, coordinateur du groupe de travail hypertension artérielle au sein de la société sénégalaise de cardiologie, les morts subites sont des phénomènes qui frappent les communautés. « L’une des causes est la maladie coronarienne c’est à dire les crises cardiaques qui ont comme trame de fond des facteurs de risque comme l’hyper-tension artérielle qui est le premier. Le malaise est un vocable communautaire qu’on peut alerter. Il y a d’autres affections qui peuvent donner des malaises comme l’anémie et le diabète. Mais le plus souvent le système cardiopathie est lié », dit-il. Il soutient que la SOSECAR appuie le ministre de la santé et les partenaires qui interviennent dans la lutte contre les maladies cardiovasculaires. « L’hypertension artérielle est un tueur silencieux car n’ayant pas de symptômes, il faut débusquer dans ses derniers retranchements », préconise-t-il.
A l’en croire, il y a beaucoup de défis à relever et il faut une approche multisectorielle. « Nous sommes en train de travailler sur des données que nous allons agréger pour savoir les complications et pas la létalité. L’AVC est la première cause de handicap moteur dans le monde. L’hypertension multiplie par 7 le nombre d’AVC », renseigne-t-il.
Pour le directeur de la lutte contre la maladie, Mamadou Moustapha Diop, la dernière enquête remonte en 2015 et fait l’objet de 27% de taux de prévalence d’hypertendus et 50% ne connaissent pas leur statut, seuls 17 % sont sur traitement et 10% sont contrôlés. « Ce qui montre que c’est une situation préoccupante qui doit amener à réfléchir et poser des actes. Le rapport de l’Oms fait état de 74% de décès dans le monde et de 40% de décès au Sénégal. Nous allons faire une enquête STEP pour cette année avec la particularité de l’hypertension artérielle du diabète du cholestérol, la santé mentale et oculaire », renseigne-t-il. Il s’agira pour lui d’avoir une idée réelle de la prévalence de toutes ces maladies qui constitue une préoccupation pour le ministère de la santé. « Pour l’hypertension artérielle, aujourd’hui les données sont intégrées dans la plateforme.
Dans chaque région, on connait les cas suspects et ceux pris en charge. Nous ne pouvons pas avoir une idée réelle sans avoir les données au niveau global », laisse-t-il entendre.
NGOYA NDIAYE