Vendeur de téléphones à Colobane, P. M. Mbodji voulait tenter l’aventure en Europe. Mais, il a eu la malchance de tomber entre les mains de T. Dème qui prétend être facilitateur de visa et qui l’a floué de plus de 4 millions FCFA.
M. Mbodji a connu T. Dème dans le cadre de son commerce. Au cours d’une conversation, il lui fait savoir son rêve de rejoindre l’Europe. Aussitôt, T. Dème dit au commerçant qu’il est facilitateur de visa, avant de lui réclamer la photocopie de son passeport et 150.000 francs.
Au bout de 48h, il restitue le document et fait intervenir un certain Mohamed Dia qui demande à Mbodji son relevé bancaire et 150.000 francs pour les frais de dossier. Après avoir déposé le dossier à l’ambassade de la Belgique, Mbodji reçoit un message de la CBAO le même jour à 17h l’informant qu’une somme de 4 millions francs a été retirée dans son compte. Stupéfait, il saisit la Section de Recherches d’une plainte. Après exploitation des images de la vidéosurveillance de la banque, les pandores découvrent que le compte a été siphonné par Mohamed Dia.
Appréhendé et conduit à la gendarmerie par un ami de la partie civile, T. Dème avoue avoir reçu une commission de 900.000 francs. Attrait devant le tribunal d’Instance de Dakar pour escroquerie, faux dans un document administratif et faux en écriture privée de banque, le prévenu revient sur ses déclarations. « C’est Mohamed Dia qui a monté son dossier. Il gère une agence de voyage. Il ne m’a rien donné », allègue le jeune homme de 28 ans qui reconnaît toutefois avoir reçu 150.000 francs des mains de la partie civile.
M. Mbodji a expliqué avoir perdu de vue le prévenu après les faits. « Il m’a bloqué pendant deux semaines. Quand je l’ai joint, il m’a injurié et menacé », dit-il.
Me Alassane Cissé a demandé au tribunal de condamner la CBAO à payer 5 millions francs au plaignant. Prenant son contrepied, le conseil de la banque a souligné que cette dernière n’est pas responsable de ce qui s’est passé. Il a demandé au juge de mettre hors de cause l’institution bancaire.
Le maître des poursuites a requis deux ans, dont six mois ferme. La défense ayant plaidé la relaxe, le juge a fixé son délibéré au 22 avril prochain.
KADY FATY