Condamné à deux mois de prison ferme, M. Sambou avait cédé le terrain de sa défunte grand-mère à 3,7 millions francs sur la base d’un faux jugement d’hérédité.
Mariée et mère de trois enfants, A. Sabaly a perdu 3,7 millions francs dans cette transaction foncière. Elle avait acquis le terrain de la défunte grand-mère de M. Sambou sur la base d’un faux jugement d’hérédité. Le pot aux roses a été découvert quand la jeune dame a voulu muter la parcelle, sise à Ziguinchor. A cet effet, elle avait envoyé le document incriminé via WhatsApp à son oncle, C. T. Ciss, lequel s’était présenté au tribunal de Dakar pour obtenir un certificat de non opposition, ni appel. C’est dans ces circonstances que les trois mis en cause sont tombés un à un dans le panier à salade des éléments de la Division des investigations criminelles (Dic). Âgé de 27 ans et domicilié à Grand Mbao, M. Sambou a soutenu avoir été mandaté par son père qui était confronté à des difficultés financières. S’agissant du jugement d’hérédité, il a informé l’avoir acquis à 50.000 francs auprès d’un certain Aliou Cissé qu’il avait croisé au parking du palais de justice de Dakar au mois d’août 2021. « Il m’avait délivré le jugement d’hérédité deux mois plus tard. Je lui avais remis le certificat de non remariage de ma grand-mère et les noms de ses six héritiers, mon père et ses cinq sœurs », a-t-il renseigné. Des allégations qu’il a réitérées à la barre du tribunal d’Instance de Dakar ce vendredi 29 avril 2022. « Je ne savais pas que le document était faux. Ce sont des courtiers qui m’avaient mis en rapport avec A. Sabaly. On ne s’était même vu au moment de la transaction. Je lui ai vendu le terrain à 2,8 millions FCFA », argue-t-il.
A. Sabaly a affirmé avoir versé 3,7 millions francs aux courtiers. « J’étais partie au cadastre avec mon conjoint pour vérifier les documents afférents au terrain. Quand les enquêteurs de la Dic m’ont convoquée, j’ai quitté immédiatement Ziguinchor pour venir à Dakar. Je ne pouvais pas savoir que le jugement était faux », dit-elle. Chef d’entreprise, C. T. Ciss a abondé dans le même sens.
Prenant la parole, le maître des poursuites a requis deux mois ferme contre M. Sambou. « Il savait qu’il ne pouvait pas vendre le terrain. C’est pourquoi il a fait recours à un faussaire », fait-il remarquer. Le parquet a par contre, demandé au juge de condamner A. Sabaly et C. T. Ciss à une peine assortie du sursis. Conseils de ceux-ci, Mes Ousseynou Gaye et Seyba Danfakha ont plaidé la relaxe. Le juge a accédé à leur requête. A. Sabaly et C. T. Ciss ont ainsi recouvré la liberté après trois jours de détention préventive. Quant à M. Sambou, il a écopé de six mois d’emprisonnement, dont deux ferme pour complicité de faux et usage de faux.