« La Catastrophe n’est pas une fatalité, il faut la prévenir, s’y préparer pour l’éviter! » a déclaré le Manager Général en Prévention Incendie Panique Explosion Amadou Fall Canar Diop. Ce dernier a indexé l’Etat pour son « manque de volonté politique à stopper ce fléau. »
Le Sénégal est un pays champion dans la prise de décision, mais le dernier au classement dans l’application des décisions prises. L’on semble se scandaliser suite à l’incendie survenu au marché Ocass ce 28 janvier. Pourtant, Amadou Canar DIOP nous rappelle que ce même marché avait flambé le 11 juillet 2018, le 12 mars 2019 et le 17 novembre 2020. Hormis le marché de Touba, le Manager Général de la Prévention Incendie Panique Explosion nous rafraîchit la mémoire sur le Parc Lambaye qui a subi le même sort les 15 mars 2019, 4 octobre 2020 et 7 mars 2022. Après chaque catastrophe, en bon médecin après la mort, l’Etat procède à sa balade traditionnelle pour constater les dégâts et tenir des promesses qui n’engageront que ceux qui y croient. Car, en réalité, il n’y a aucune volonté politique pour éradiquer ce phénomène, alors que, rappelle Amadou Canar Diop, des Conseils Interministériels sur les incendies dans les marchés se tiennent depuis 1997.
C’est d’ailleurs suite à un Conseil des Ministres tenu en janvier 1998 qu’un arrêté interministériel pour réglementer « la sécurité incendie panique et explosion « dans les marchés a été pris par le Ministre de l’Intérieur, du Commerce et de l’Urbanisme. L’expert se désole que depuis lors, aucun marché n’ait respecté cet arrêté. « Des experts ont toujours révélé les principales causes de ces catastrophes, à savoir l’aménagement urbain, un défaut de structuration des marchés qui empêchent l’engagement des secours en cas d’incendie, le stockage des marchandises qui ne respecte aucune règle, l‘installation électrique anarchique, le manque de moyen de détection, d’alerte et d‘extinction incendie dans les marchés », écrit-il.
À cela s’ajoute, le fait qu’exceptés les marchés de Kaolack, Guinguineo et de Louga, les marchés n‘ont pas d’hydrants, appelé « poteau d’incendie », pour le ravitaillement en eau des sapeurs-pompiers. Alors que selon Canar Diop, tous ces points figurent dans l’arrêté du 12 janvier 1998.
A en croire le Manager Général de la PIPE, il est bien possible de mettre définitivement un terme aux incendies dans les marchés. Il préconise l’octroi de la Boule Extinctrice à Déclenchement Automatique appelé BEDA) ELIDE FIRE qui est une technique révolutionnaire pour la lutte contre ces types d’incendies. Cet outil, selon Canar Diop, ne demande aucune intervention humaine, ou formation ou maintenance. C’est ainsi seulement qu’il sera possible d’éradiquer ce fléau qui est un véritable problème de politique publique au Sénégal.
MOMAR CISSE